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Les bureaux de vote ont ouvert ce dimanche au Japon où la moitié des 242 sièges du Sénat sont à renouveler. Une élection aux allures de test pour le Premier ministre de centre-gauche Naoto Kan (PDJ), en poste depuis le 8 juin.
AFP - Les Japonais ont commencé à voter dimanche pour renouveler la moitié du Sénat, une élection qui prend valeur de test pour le nouveau Premier ministre de centre-gauche Naoto Kan, nommé il y a un mois à peine.
Le Parti Démocrate du Japon (PDJ), au pouvoir depuis septembre 2009 après sa victoire écrasante aux élections législatives, espère pouvoir conserver le contrôle de la Chambre Haute qu'il détient avec l'aide de sénateurs ralliés à la majorité.
Les bureaux de vote ont ouvert leurs portes à 07H00 (samedi 22H00 GMT) pour accueillir quelque 104 millions d'électeurs appelés à renouveler 121 des 242 sénateurs. Le scrutin sera clos à 20H00 (11H00 GMT) et les médias donneront immédiatement après les premières projections de résultats.
Afin de conserver la majorité au Sénat, la coalition au pouvoir, formée du PDJ et du Nouveau Parti du Peuple (NPP), petit parti nationaliste, doit impérativement remporter au minimum 56 sièges sur 121.
Mais selon les sondages réalisés avant le vote, les électeurs auraient été déçus par les commentaires de M. Kan sur une éventuelle hausse de la taxe sur la consommation, actuellement de 5%, et devraient disséminer leurs voix sur les huit autres partis en lice.
Cette élection représente le premier test majeur pour cet ancien militant de gauche de 63 ans converti à la rigueur budgétaire, qui vient de succéder à Yukio Hatoyama, démissionnaire après moins de neuf mois en raison de son impopularité et de son incapacité à gouverner.
Une perte de contrôle du Sénat contraindrait le PDJ à chercher de nouvelles alliances afin de faire adopter ses lois, limitant du même coup la marge de manoeuvre du gouvernement.
"Nous devons bâtir une base politique stable et responsable en obtenant à tout prix la majorité à la Chambre Haute", a proclamé le PDJ dans un communiqué publié dimanche. "Le PDJ va faire renaître un Japon vigoureux. S'il vous plait, accordez-nous la victoire."
Dans leur communiqué, les Démocrates ont toutefois présenté leurs excuses aux électeurs pour "la confusion et la défiance" provoquée depuis dix mois par les scandales de financement occulte, l'imbroglio autour du déménagement d'une base américaine à Okinawa (sud) et l'annonce soudaine d'une réforme fiscale.
M. Kan a besoin du soutien de l'opinion publique afin de tourner la page sur la valse des Premiers ministres -- cinq en l'espace de quatre ans -- et mener à bien ses réformes destinées à rétablir l'équilibre budgétaire et réduire la dette colossale de la deuxième économie du monde.
Le Parti Libéral-Démocrate (PLD), principale force d'opposition, a appelé de son côté les électeurs à "empêcher la coalition au pouvoir d'obtenir une majorité afin de stopper la fuite en avant du PDJ".
Le PLD, qui a gouverné le Japon pendant plus d'un demi-siècle, a été renversé par les Démocrates lors des législatives d'août 2009.