logo

"The Social Network", le film sur Facebook qui alimente rumeurs et fantasmes

Le Festival du film de New York n’aura lieu que dans deux mois, mais tous les observateurs savent déjà vers quel film se braqueront tous les regards : "The Social Network", qui retrace l’histoire du réseau social Facebook.

Prenez un site Internet mondialement célèbre, un réalisateur talentueux et une projection en ouverture d’un festival international : telle est la recette pour faire de "The Social Network" ("Le réseau social") l’un des films les plus attendus de l’automne.

Le long-métrage s’inspire directement du “Millionnaire accidentel”, un roman de l'auteur américain Ben Mezrich racontant la création et le succès du réseau social Facebook, depuis sa création sur le campus de l’université de Harvard, en 2003, par Mark Zuckerberg (dont le rôle revient à Jesse Eisenberg) jusqu’à un bureau de la Silicon Valley, en Californie, où lui et son associé Sean Parker (joué par l’icône pop Justin Timberlake) en ont fait un succès mondial.

Le film revient aussi sur des moments moins glamour de l’histoire de Facebook : appât du gain, coups de couteau dans le dos, idées volées et autres joyeusetés qui ont participé à son succès.

Le fondateur de Facebook dépeint en "maniaque sans scrupules"

“On ne se fait pas 500 millions d’amis sans s’attirer quelques ennemis.” Le slogan du film de David Fincher en dit long sur la manière dont il raconte cette histoire, se basant notamment sur les rumeurs et bruits de couloirs qui ont entouré la naissance et la montée en puissance de Facebook. Dans la première bande-annonce du film, on voit ainsi les mots "voyou", "génie", "prophète" et "traître" apparaître à l’écran.

La deuxième est, elle, faite d’extraits de chats échangés entre fondateurs et détracteurs de Facebook qui finissent dans un florilège de menaces et d’accusations.

Ces bandes-annonces, haletantes et inquiétantes, soutenues par une musique inquiétante, sont construites comme un film d’angoisse. Rien d’étonnant de la part de David Fincher, un réalisateur habitué aux sujets sombres : meurtres en série dans "Seven" et "Zodiac", violence et névrose dans "Fight Club", séquestration dans "Panic Room".

Mais Fincher peut aussi surprendre, c’est pourquoi beaucoup se demandent à quoi "The Social Network" ressemblera. On peut déjà se délecter de certaines fuites sur des sites spécialisés, où des personnes qui auraient eu accès au scénario vantent ses dialogues truculents et pleins d’humour. Selon une chronique parue dans le Sunday Times, le portrait de Mark Zuckerberg dressé par le film serait celui d’un "maniaque sexuel malhonnête et sans scrupules", qui se serait lancé dans Facebook après une déception amoureuse.

"Que personne ne fasse de film sur moi… de mon vivant"

Mais pourquoi “The Social Network” fait-il l’ouverture du Festival du film de New-York ? L'événement est habituellement réputé pour ses choix en cinéma étranger et indépendant, sélectionnés par un jury pointu de critiques américains. Mais le fait que cette fiction se retrouve en compétition indique qu’il y a plus, dans "The Social Network", qu’une grosse production désinvolte sur un sujet vendeur. Selon l’un des organisateurs du festival, Richard Peña, “il est très rare de voir un film qui capte à ce point l’esprit de son époque”.

Mais la question que tout le monde se pose est celle de l’impact du film sur Facebook et sur la réputation de Mark Zuckelberg, l'un et l'autre largement critiqués depuis le changement de politique de confidentialité du réseau social. Le fondateur de Facebook a, semble t-il, déjà donné son avis. Lors de la conférence "D8 : All Things Digital", qui s'est tenue en Californie en juin dernier, il déclarait : "j’avais l'espoir que personne ne fasse jamais de film sur moi... de mon vivant ".