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Selon le site d'information Mediapart, André et Liliane Bettencourt auraient financé en espèces plusieurs personnalités de la droite française dont Éric Woerth mais aussi Nicolas Sarkozy (photo). Des allégations démenties par l'Élysée.
AFP - L'ex-comptable de Liliane Bettencourt a affirmé qu'Eric Woerth a reçu en tant que trésorier de l'UMP la somme de 150.000 euros en liquide pour financer la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy au printemps 2007, dans une interview à Mediapart (site payant d'information) publiée mardi.
itClaire T. a été au service de l'héritière de L'Oréal pendant 12 ans et a quitté son service en novembre 2008. Elle disposait d'un accréditif pour retirer en liquide 50.000 euros par semaine à la banque.
Elle affirme aussi que Nicolas Sarkozy, quand il était maire de Neuilly de 1983 à 2002 et "un habitué" de la table des Bettencourt, "recevait aussi son enveloppe".
"C'est totalement faux", a affirmé l'entourage de Nicolas Sarkozy, interrogé mardi par l'AFP.
"Tout le monde savait dans la maison que Sarkozy aussi allait voir les Bettencourt pour récupérer de l'argent", souligne l'ex-comptable.
Selon son récit à Médiapart, Patrice de Maistre, le gestionnaire de la fortune de la milliardaire de 87 ans et "celui qui +s'occupait+ des politiques", lui a demandé "fin mars 2007" de retirer "une somme trois fois supérieure à l'habitude, à savoir 150.000 euros".
Le maximum de dons autorisés par la loi sur le financement des partis politiques est de 7.500 euros par an pour un parti et 4.600 euros pour un candidat à une élection.
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L'ex-comptable affirme n'avoir retiré que 50.000 euros comme le lui permettait son accréditif, remis "à Liliane Bettencourt, qui, dit-elle, a ensuite donné l'enveloppe à Maistre, devant moi".
"Et j'ai rempli le carnet de caisse, avec, en regard de la somme, la mention +Bettencourt+, que j'ai écrite moi-même. Je faisais toujours comme ça lorsqu'il s'agissait de l'argent destiné aux politiques, car il ne fallait pas de trace écrite", explique-t-elle au site internet d'information.
"Si Liliane Bettencourt leur donne les carnets de caisse (rendus au moment de son départ fin 2008, ndlr), les policiers pourront vérifier mes dires. Je me souviens de la date de ce retrait destiné à la campagne de Sarkozy: c'était le 26 mars 2007", assure-t-elle.
Les 100.000 autres euros ont été sortis d'un compte en Suisse à l'initiative de M. de Maistre, selon Claire T., qui poursuit: "Ensuite, Maistre m'a dit qu'il allait très vite dîner avec Eric Woerth afin de lui remettre, +discrètement+ comme il m'a dit, les 150.000 euros. Et le dîner a bien eu lieu très rapidement... "
La femme du ministre, Florence Woerth, était employée depuis fin 2007 par Clymène, la société dirigée par Patrice de Maistre, chargée de gérer la fortune Bettencourt, avec "un bon salaire : environ 13.000 euros par mois, plus une prime de fin d'année de l'ordre de 50.000 euros". Pour la comptable, elle "était au courant des placements, pas forcément des fraudes fiscales".
Parmi les révélations de Claire T., qui parle parce qu'elle "en a marre de voir tous ces gens ne pas assumer leurs responsablités" et qu'elle est "choquée" que Mme Bettencourt "soit tombée sous la coupe de personnes qui ne pensent qu'à la dépouiller de ses biens", figurent aussi le financement du Parti Républicain et de la campagne d'Edouard Balladur, du temps d'André Bettencourt, décédé en novembre 2007, qui "arrosait large" et ne "se cachait pas" d'avoir "toujours financé la droite".
Le chef de file des députés UMP Jean-François Copé a jugé mardi sur France 2 qu'il fallait que Nicolas Sarkoy "parle aux Français" face au développement de l'affaire Bettencourt, jugeant "absolument indispensable que les choses soient remises en perspective".