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Interpol lance une chasse à l'homme planétaire sur les réseaux

Interpol lance un appel aux internautes. L’organisation policière internationale leur demande de traquer sur Internet toute information pouvant l'aider à arrêter une vingtaine de criminels qui lui échappent depuis des années.

Il s’agit de fugitifs recherchés pour trafic humain, pédophilie, viols multiples et qui échappent, pour la plupart, à la police internationale depuis des années. Dans le cadre de son opération Infra-Red, Interpol a donc décidé de faire appel aux internautes dans l’espoir qu’ils trouvent, en ligne, de nouvelles informations permettant de loger 26 d'entre eux.

"Aujourd’hui, il y a autant de chance de croiser ces criminels sur les réseaux sociaux comme Facebook que dans la rue ou dans un pub", explique Martin Kox, directeur adjoint d’Interpol. L’organisation policière internationale a lancé cet appel ce lundi, mettant simultanément en place une adresse mail et un espace sécurisé spécialement dédiés à ce projet sur son site. Lundi après-midi, celui-ci était inaccessible, car "trop de personnes tentaient de se connecter", précise Martin Kox.

C’est la première fois qu’une organisation internationale tente une expérience de ce type à une si grande échelle. "Il y a eu des programmes nationaux, voire locaux, mais jamais à un niveau mondial", poursuit celui-ci. L’initiative s’inscrit dans le cadre d’une opération policière plus vaste, baptisée Infra-Red, qui concerne 450 fugitifs dans 29 pays.

Actuellement, la plupart des appels passés par des forces de l’ordre sur Internet concerne des affaires locales. Aux États-Unis par exemple, comme à Fairfax, certains commissariats ont créé des pages Facebook sur lesquelles les policiers espèrent que des citoyens américains viendront donner des informations sur les affaires en cours.

Justiciers solitaires

Certaines des 26 personnes concernées par l'appel lancé par Interpol aux internautes échappent à l'organisation depuis plus de dix ans. "À l’époque, on ne pouvait pas encore trouver sur Internet toutes les informations disponibles aujourd’hui, c’est pourquoi nous pensons qu’il est intéressant de le faire maintenant", reprend Martin Kox. D’autant plus que la plupart des personnes recherchées utiliseraient la Toile activement. "On a ainsi perdu la trace d'un Américain en 2005 alors qu’il était en Suisse, et nous savons qu’il s’adonne à des jeux en ligne", raconte le directeur adjoint d’Interpol.

"C’est l’occasion de montrer qu'Internet est aussi une opportunité pour la police et non pas seulement un nouveau défi", ajoute-t-il. Au mois d'octobre 2007, Interpol avait déjà réussi à retrouver un prédateur sexuel en Thaïlande, uniquement grâce à Internet. D’autres affaires seraient également en cours de résolution, selon l'organisation.

Reste que l’appel aux internautes n’est pas sans risques. Celui de voir se créer des vocations de justiciers solitaires sur la Toile est particulièrement grand. "C’est pourquoi nous demandons bien aux internautes de nous contacter dès qu’ils pensent avoir une information et de ne surtout rien entreprendre de leur côté", prévient Martin Kox.