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Les résultats du premier tour de la présidentielle attendue dans la journée

La Commission électorale nationale indépendante (Céni) doit publier les résultats provisoires du premier tour de la présidentielle. Avec 48 heures de retard. Un report qui n'a fait qu'accroître les tensions dans les états-majors politiques.

Après avoir laissé, cinq jours durant, les Guinéens attendre fébrilement les résultats du premier tour de la présidentielle, la Commission électorale nationale indépendante (Céni) s'apprête à publier le nom des candidats qui pourront participer au deuxième tour d'un scrutin présenté comme étant la première consultation libre et transparente que le pays ait connue depuis son accession à l'indépendance en 1958.

Cellou Dalein Diallo, chef de file de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG), Sidya Touré, de l’Union des forces républicaines (UFR), ainsi que l’opposant historique Alpha Condé, à la tête du Rassemblement du peuple du Guinée (RPG), font figure de favoris pour le second round second de l’élection qui aura probablement lieu le 18 juillet.
Les trois candidats peinent à incarner le renouveau attendu par la jeunesse du pays. Diallo et Touré, tous deux anciens Premiers ministres du général Lansana Conté (1958-1984) et l’opposant Condé, sont perçus comme des membres de la nomenklatura.
Après la dictature de Lansana Conté, qui s’est emparé du pouvoir par la force en 1984 et l’a conservé pendant 24 ans, les Guinéens, lassés des régimes répressifs et de la violence, aspirent à un changement radical. Quel qu’il soit, le vainqueur de la présidentielle devra d’abord apporter la paix, l’eau et l’électricité dans un pays qui doit assurer sa transition vers un régime civil.
Une annonce sous tensions
L’annonce des résultats intervient dans un climat d’impatience et de tensions qui pourrait dégénérer en manifestations populaires. "La tension est palpable à Conakry, raconte Cyril Vanier, envoyé spécial de FRANCE 24 en Guinée.  "Ce soir, après l’annonce des résultats, ce sera la phase critique. On saura si les représentants des partis perdants incitent, ou non, leurs partisans à descendre dans la rue pour manifester leur colère."
En effet, le report de l’annonce des résultats de 48 heures  en raison des difficultés logistique, matériel et sécuritaire - n’a fait qu’accroître les tensions dans les états-majors politiques. Vingt partis, sur les 24 engagés dans l’élection, ont multiplié les accusations de fraudes, évoquant "des bourrages d'urnes", ici ou là. Autant d’accusations que la Céni a rejetées.