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La Belgique prend pour six mois la présidence tournante de l'Union européenne, avec des objectifs limités au moment où le pays lui-même est profondément divisé et sans véritable gouvernement.

C’est une Belgique en crise, divisée entre Flamands et Francophones, qui prend ce jeudi le relais de l'Espagne à la tête de l'Union européenne pour les six prochains mois. De nombreux défis se dressent d’ores et déjà sur sa route, que ce soit de l’intérieur ou de l’extérieur. La crise de l’euro est en effet passée par là et a réveillé un certain euroscepticisme. Mais plus que la monnaie, c'est la situation de l'État belge lui-même qui inquiète. Les législatives de juin ont vu triompher les indépendantistes flamands. Francophones et Néerlandophones doivent maintenant s’accorder sur une formation de coalition. Pour l’heure, le Premier ministre, Yves Leterme, est à la tête d’un gouvernement provisoire, chargé d’expédier les affaires.

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Le gouvernement démissionnaire de Belgique prend la tête de l'UE

 “Nous avons un pays à la dérive, qui prend la tête d’une Union à la dérive", estime Gerry Feehily, récacteur en chef du site Presseurop. Ainsi, si certains s’inquiètent des conséquences sur l’UE de la situation belge, Alain Dauvergne, ancien journaliste et conseiller au groupe Notre Europe, se montre rassurant. "Personnellement, je n’ai aucune inquiétude", déclare-t-il sur l’antenne de FRANCE 24. "Ce n’est pas la première crise à laquelle la Belgique doit faire face et elle a prévu et organisé ses six mois de présidence depuis très longtemps", explique-t-il. Il rappelle, en outre, qu’il s’agira de "la douzième présidence tournante pour la Belgique, ce qui lui donne une très longue pratique".

Défis à relever

La Belgique entend mener une présidence discrète pour renforcer les nouvelles institutions européennes et donner toute latitude au président permanent de l'UE, Herman Van Rompuy - Belge également - et à la chef de la diplomatie, Catherine Ashton.

Cependant des critiques avancent qu’au vu des défis auxquels l’UE doit faire face, en matière d’économie ou de changement climatique, une présidence forte serait la bienvenue.

Si la présidence belge devrait être marquée par la crise économique, elle devrait l’être aussi par la question de l’élargissement de l’UE. Olivier Chastel, secrétaire d’Etat belge aux Affaires européennes, a assuré que son pays allait examiner la candidature de la Turquie à laquelle Paris et Berlin n’ont pas caché leur opposition.

Comme autres objectifs annoncés, la Belgique souhaite accélérer les discussions sur la régulation financière et surtout faire avancer le gouvernement économique européen.