
Léger répit pour les places financières mondiales au lendemain d'une journée agité. Mercredi, les Bourses européennes ont quelque peu rassuré les marchés en empruntant à la BCE un montant record, mais moins élevé que prévu.
AFP - Les Bourses mondiales ont retrouvé des couleurs mercredi après leur brusque plongeon de la veille, les banques européennes ayant quelque peu rassuré les marchés en empruntant à la BCE un montant record, mais moins élevé que prévu.
Les Bourses européennes, qui avaient rebondi dans la matinée, ont effacé leurs gains dans l'après-midi avant de terminer dans le vert. Londres a terminé presque stable à 0,05%, et Paris en légère hausse (+0,29%), tout comme Francfort (+0,23%) et Milan (+0,39%).
La Bourse de Madrid qui avait chuté de 5,45% mardi, gagnait, elle, 1,12%.
Wall Street remontait doucement la pente, après des chiffres peu encourageants sur l'emploi aux Etats-Unis: le Dow Jones gagnait 0,31% et le Nasdaq 0,74% vers 16H00 GMT, au lendemain d'une de ses plus mauvaises séances de l'année.
Sur le marché des changes, l'euro a connu une légère remontée, s'établissant à 1,2291 dollar à 16h00 GMT, contre 1,2186 dollar mardi soir.
Les places financières asiatiques ont toutefois continué à montrer des signes de faiblesse mercredi, toujours déprimées par les craintes concernant la reprise économique mondiale. Tokyo a perdu 1,96%, touchant son plus bas niveau en sept mois, Shanghai a reculé de 1,18% et Hong Kong de 0,59%.
A la veille du remboursement, très attendu, par les banques de la zone euro d'un prêt record de 442 milliards d'euros, les marchés ont accueilli avec soulagement les résultats de l'opération de refinancement sur trois mois lancée mercredi par la Banque centrale européenne (BCE).
Les instituts financiers ont demandé moins de liquidités que prévu par certains analystes: au total, 171 banques de la zone euro ont obtenu 131,9 milliards d'euros au taux fixe de 1%.
Cette nouvelle signifie que les banques de la zone euro n'ont pas eu à se ruer aux guichets de la BCE, qui offrait un volume illimité d'argent en prévision du remboursement de jeudi.
"C'est un très gros chiffre mais pas aussi inquiétant qu'on l'aurait cru", a commenté Marie Diron d'Oxford Economics. Une note récente de Royal Bank of Scotland estimait que l'opération de mercredi dépasserait les 250 milliards d'euros.
"Malgré tout le pessimisme, il y a des signes d'une amélioration du côté des banques", a ajouté Erik Nielsen, chef économiste chez Goldman Sachs.
Toutefois, deux mauvais indicateurs sur la santé de l'économie américaine ont entamé à nouveau la confiance des investisseurs.
En effet, les créations nettes d'emplois dans le privé aux Etats-Unis ont chuté de 77% en juin par rapport au mois précédent, selon le cabinet de conseil en ressources humaines ADP, ce qui est de mauvais augure pour les chiffres officiels de l'emploi et du chômage attendus vendredi.
De plus, l'activité économique dans la région de Chicago a légèrement ralenti en juin, selon l'indice des directeurs d'achats de l'association professionnelle ISM.
Les craintes sur la solvabilité des banques de la zone euro, notamment en Espagne, sont toujours au premier plan mercredi alors que plus d'un millier d'entre elles doivent rembourser jeudi le prêt exceptionnel octroyé l'an passé par la BCE.
Le marché interbancaire s'est de nouveau tendu mercredi, témoignant d'une réticence persistante des banques à se prêter des fonds entre elles, dans l'attente de cette échéance.
Ces inquiétudes, conjuguées à la révision à la baisse des perspectives de croissance en Chine et la chute de la confiance des consommateurs américains, avaient entraîné mardi la dégringolade des places financières sans épargner Wall Street.