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Présidentielle, les enjeux à J-2

Le 27 juin, les Guinéens votent pour les premières élections libres de leur pays depuis l’indépendance, en 1958. Vingt-quatre candidats, 23 hommes et une femme, tous civils, sont en lice.

Un scrutin historique en Guinée

Par Marie Billon

Plus de 4 millions de Guinéens sont appelés aux urnes pour les premières élections libres de leur pays depuis 1958. Le ‘’père de l’indépendance ‘’, Ahmed Sékou Touré, premier président de la République de Guinée, a d’abord fait la fierté des Guinéens avant de devenir ‘’président à vie’’. Lorsqu’il décède en mars 1984, le général Lansana Conté prend le pouvoir dans un coup d’Etat. Il est ensuite officiellement élu en 1993, 1998 et 2003. Il meurt à son tour en décembre 2008.

Quelques jours plus tard, le capitaine Moussa Dadis Camara mène un coup d’Etat militaire mais s’engage immédiatement à organiser des élections ’’libres, crédibles et transparentes’’ d’ici décembre 2010 sans s’y présenter lui-même. Rapidement, il nuance sa promesse et déclare en août 2009 : ‘’s’il y a pression de quelque nature que ce soit, je serai candidat’’.

Craignant une nouvelle dictature militaire, la population avait manifesté son mécontentement jusqu’à ce que cela tourne au drame. Le 28 septembre, plus de 150 opposants sont tués et des dizaines de femmes violées dans le stade de Conakry. Dadis Camara et ses hommes sont mis en cause, notamment son aide de camp, Toumba Diakité. Mais les désaccords se multiplient entre les deux hommes. Le 3 décembre, Toumba Diakité tire sur Dadis Camara, le blessant à la tête, puis s’enfuit. Il reste aujourd’hui encore introuvable. Quant à Dadis Camara, il est en convalescence au Burkina Faso au moins jusqu’aux résultats des élections.

Le général Sékouba Konaté, numéro 2 de la junte, prend alors la présidence par intérim et s'engage clairement à rendre le pouvoir aux civils. Rapidement, des élections présidentielles sont annoncées pour le 27 juin. A la veille des élections, Sékouba Konaté s’est dit ‘’animé par un sentiment de fierté’’ d’avoir pu organiser ‘’des élections libres et transparentes pour la première fois en 50 ans’’.

Mais le pays est encore loin d’être pacifié. Quatre personnes ont été tuées et plusieurs dizaines blessées dans des violences pré-électorales la semaine précédent le scrutin.

La Commission électorale nationale indépendante (Ceni) se déclare ‘’confiante’’ quant à l’organisation du scrutin. Une Force spéciale de sécurisation du processus électoral (Fossepel) est chargée d’en assurer la bonne tenue..

Les résultats provisoires devraient être annoncés au plus tard 72 heures après le vote du 27 juin, et la Cour suprême devrait déclarer les résultats définitifs dans les huit jours qui suivent. Si aucun des 24 candidats n’a obtenu la majorité absolue, un second tour devrait organiser le 18 juillet prochain. 

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