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Raymond Domenech nie tout "affrontement" avec Nicolas Anelka

Le sélectionneur de l'équipe de France assure que les insultes proférées contre lui par Nicolas Anelka sont dues à un simple "moment d'énervement". Il estime cependant que son exclusion de la Coupe du monde est "la bonne décision".

AFP - Le sélectionneur Raymond Domenech et Franck Ribéry, dans un vibrant playdoyer, se sont efforcés dimanche de rétablir l'image dévastée de l'équipe de France, le joueur du Bayern accusant "un traître" d'avoir divulgué dans la presse des incidents internes au groupe.

Sur le plateau de l'mission dominical Téléfoot de la chaîne de télévision française TF1, Domenech est d'abord apparu seul pour affirmer que les insultes que Nicolas Anelka lui a lancées à la mi-temps de France-Mexique (0-2) jeudi n'avaient "pas d'importance".

"Ce n'était pas un affrontement: on est dans un vestiaire, le sélectionneur dit quelque chose à un joueur qui est déjà sous pression, il peut avoir un moment d'énervement, il a des mots (...), a soutenu Domenech. Il n'a pas réagi de la façon la plus adaptée, mais c'est le mec qui marmonne dans son coin, ça n'a pas d'importance. Ca a pris de l'importance parce que c'est à la Une d'un journal, c'est de la vie interne du groupe."

L'incident, gardé secret par l'équipe de France, a été révélé samedi par le journal L'Equipe, qui a publié en Une la phrase injurieuse lancée par Anelka contre son sélectionneur, qui lui reprochait son positionnement tactique.

Pour autant, Domenech estime que la décision de la Fédération française d'exclure Anelka du groupe "est la bonne décision". "J'ai mal pour tous ces enfants pour qui l'équipe de France représente quelque chose, il (Anelka) n'a pas le droit de dire des choses pareilles".

Alors que le sélectionneur tentait de revenir au football, en soulignant que la France n'est pas encore éliminée du Mondial et que le match contre l'Afrique du Sud le 22 juin pourra être encore décisif, Ribéry a fait son apparition sur le plateau de Téléfoot, apparemment de son propre chef et sans que cela soit prévu.

La chasse au traître

D'une voix tremblante d'émotion, au bord des larmes par instants, Ribéry a d'abord nié en bloc ses problèmes relationnels supposés avec Yoann Gourcuff: "Je lis que j'ai un problème avec lui, c'est faux. J'ai été le premier à aller lui parler, parce qu'on a besoin de lui".

"Depuis deux ou trois jours on passe un moment très difficile, pour les joueurs, pour le pays, pour tout le monde, on est en train de souffrir de ce qui se passe en ce moment", a ajouté Ribéry,.

A la question "le groupe a-t-il explosé?", le milieu de terrain du Bayern Munich a répondu clairement: "Bien sûr (que) ça a explosé, c'est la France qui est en train de souffrir, je suis en train de souffrir, je le dis honnêtement (...), tout le monde est en train de se foutre de nous dans le monde entier. J'ai les boules, parce que là on ne joue plus au foot".

Ribéry a implicitement dénoncé les médias, coupables selon lui de divulguer de fausses informations sur la vie du groupe. Puis, à l'instar de son capitaine Patrice Evra la veille, il a pointé du doigt "un traître", accusé d'avoir livré aux journalistes les informations sur les insultes proférées par Anelka contre Domenech.

"Un traître a sorti trop de trucs, on aura un soulagement de savoir qui c'était", a-t-il dit. Samedi, Evra avait déclaré: "Le problème de l'équipe de France n'est pas Anelka mais le traître qui est parmi nous. Il faut éliminer ce traître du groupe".

Toujours sur le ton de l'émotion, Ribéry a ensuite demandé "pardon à tous les Français de ne pas avoir fait une Coupe du monde comme ils le souhaitaient".

"On n'a pas été bons, on n'a pas mouillé le maillot comme on aurait dû le faire, a-t-il concédé. "On se sentait bien à un moment donné, contre l'Uruguay (0-0), mais on a essayé de faire des choses individuelles".