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Neuf communes du Var reconnues en état de catastrophe naturelle

Le Premier ministre a demandé la publication d'un arrêté reconnaissant l'état de catastrophe naturelle pour neuf communes du Var particulièrement touchées par les pluies torrentielles qui se sont abattues sur le département, mardi dernier.

AFP - Après le choc des inondations meurtrières, dont le bilan reste provisoire, le Var reprenait ses esprits vendredi, aidé par le retour du soleil et le placement de neuf cantons en état de catastrophe naturelle, annoncé par Matignon.

A l'issue d'une réunion interministérielle, le Premier ministre, François Fillon, a demandé la publication "dans les meilleurs délais" d'un arrêté reconnaissant l'état de catastrophe naturelle pour les cantons de Draguignan, Callas, Fayence, Fréjus, Le Luc, Lorgues, Le Muy, Besse et Cotignac.

Trois jours après les pluies torrentielles, on dénombrait toujours 25 morts, dont 12 à Draguignan. Mais une quinzaine de personnes restaient portées disparues.

"Les opérations de recherche se poursuivent, elles sont plus longues que prévu. Il reste des endroits avec de l'eau, il faut fouiller les voitures, les maisons... c'est un travail de fourmi", a déclaré à l'AFP le colonel Jacques Baudot, chef d'état-major des pompiers du Var.

Une messe a été célébrée vendredi en fin de journée à Draguignan en mémoire des victimes et une veillée de prière et de recueillement aura lieu samedi soir dans la même église. Lundi, l'évêque du diocèse de Fréjus-Toulon, Monseigneur Dominique Rey, célébrera une autre messe de commémoration.

Pour les seuls secours aux personnes, 1.600 hommes restaient mobilisés vendredi (pompiers et armée). Alors que la circulation des trains a repris, 5.500 foyers étaient encore privés d'électricité, contre près de 12.000 la veille, et 2.000 n'avaient toujours pas accès au téléphone, selon les derniers chiffres communiqués par la préfecture.

Selon la même source, l'alimentation en eau devait être rétablie dans la soirée à Saint-Aygulf à Fréjus et aux Issambres à Roquebrune. Mais en attendant des analyses définitives, l'eau demeure impropre à la consommation dans les zones touchées.

Autre conséquence plus inattendue: le traitement du bétail mort, plus de 3.000 moutons et 100 chevaux ayant été emportés par les torrents d'eau tombés en quelques heures mardi sur le département.

"A Roquebrune, les animaux sont en train d'être rassemblés pour être emmenés chez les équarrisseurs", a expliqué Simon Babre, directeur de cabinet du préfet. A Vidauban, l'opération est plus difficile car les carcasses, entraînées jusqu'à la forêt, sont restées coincées dans les arbres ou enchevêtrées dans des amas de branchages et autres déchets.

Dans les quartiers et villages, la population s'employait toujours à effacer les traces de l'inondation. Partout les mêmes scènes: des habitants qui sortent meubles, matelas ou vêtements sur le trottoir, tandis que des équipes de ramassage, avec le soutien des militaires, emportent commodes et frigos hors d'usage, enlèvent les épaves de voitures empilées. Devant les rares magasins ouverts, des files d'attente se forment.

A Draguignan, pour éviter les pillages, surtout dans les nombreux établissements commerciaux ou industriels éventrés ou laissés sans protection, des patrouilles de CRS ont été dépêchées. Un pilleur de 20 ans au Muy a écopé jeudi soir de trois mois de prison ferme.

Pour les sinistrés, simples citoyens mais aussi commerçants, artisans, agriculteurs ou industriels qui ont vu leur outil de travail disparaître dans les eaux, l'heure est à l'évaluation des dégâts et aux démarches administratives.

S'il est encore trop tôt, de l'avis de tous, pour en dresser un bilan - sans doute considérable - les autorités ont mis en place des procédures accélérées pour venir en aide aux plus touchés, avec déjà un million d'euros débloqué par l'Etat et un million par la région Paca.

Le président Nicolas Sarkozy se rendra dans le département lundi après-midi.