Des inondations et des glissements de terrain consécutifs à des pluies torrentielles - les plus fortes enregistrées dans la région depuis une trentaine d'années - ont fait des dizaines de morts et de disparus au Bangladesh et en Birmanie.
AFP - Les secours tentaient de porter assistance mercredi aux milliers de victimes des inondations et des glissements de terrain la veille dans le sud-est du Bangladesh, qui ont coûté la vie à au moins 55 personnes, tandis qu'une quarantaine étaient portées disparues en Birmanie voisine.
Des rations alimentaires d'urgence et des pastilles pour purifier l'eau ont été distribuées à des milliers de sans-abri dans l'extrême sud-est du Bangladesh, frontalier de la Birmanie, ont annoncé les autorités.
Dans les zones les plus touchées, les routes ont été envahies par des torrents de boue, après les plus importantes précipitations depuis des dizaines d'années, et les secours commençaient à dégager les voies d'accès.
"Il s'agit des pires précipitations des trente dernières années", a réagi M. Giasuddin Ahmed, chef du district de Cox's Bazaar, où au moins 50 personnes, dont six soldats dans l'ensevelissement de leur camp dû à un glissement de terrain, sont mortes mardi.
"Le bilan dans mon district atteint 50 morts et au moins 34 blessés, certains grièvement", a déclaré à l'AFP M. Ahmed.
Dans le district voisin de Bandarban Hill, cinq personnes ont péri dans des glissements de terrain.
Selon le centre national de vigilance météorologique, la majeure partie du Sud-Est a subi de fortes précipitations mardi, avec par endroits jusqu'à 24,2 cm d'eau.
Environ 5.000 personnes ont trouvé refuge dans des écoles ou des abris servant habituellement en cas de cyclones, leurs maisons ayant été emportées ou endommagées par les précipitations.
L'une des zones les plus touchées, Teznaf, est située à la frontière de la Birmanie, là où vivent des milliers de réfugiés de la minorité ethnique birmane de confession musulmane, les Rohingyas.
Environ 15.000 réfugiés rohingyas vivant autour de Teznaf dans des camps, de manière légale ou non, ont été touchés par les inondations, a déclaré à l'AFP Firoz Salauddin, le porte-parole du gouvernement sur la question des réfugiés.
Les Rohingyas sont décrits par les Nations unies comme l'une des minorités ethniques les plus persécutées au monde.
En Birmanie où ils sont environ 700.000, ils sont en butte à des persécutions et des discriminations et les autorités leur refusent la nationalité birmane.
"Nous avons demandé que soient réparées les habitations des réfugiés en situation régulière", a indiqué M. Salauddin, refusant de faire des commentaires sur le sort des réfugiés illégaux.
Les glissements de terrain sont fréquents dans les régions vallonnées, mais déboisées, du Sud-Est du Bangladesh, où vivent des milliers de familles pauvres en dépit des avertissements des autorités liés au risque de catastrophes naturelles.
Le pays, qui compte plus de 200 cours d'eau souvent sujets à des crues, est l'un des plus peuplés de la planète, avec environ 1.000 habitants au km2.
En Birmanie, une quarantaine de personnes étaient portées disparues mercredi après des inondations dans une zone située sur la frontière avec le Bangladesh.
"Une quarantaine de personnes ont disparu et 2.000 ont été relogées dans des écoles à Maungdaw, dans l'Etat de Rakhine, à la suite des inondations", a déclaré à l'AFP un responsable birman ayant requis l'anonymat.
"Les inondations sont survenues mardi vers minuit", a-t-il ajouté, évoquant des "pluies torrentielles".