Le gouvernement provisoire kirghiz reproche à Maxime Bakiev, 32 ans, d'avoir jouer un rôle important dans la préparation des violences interethniques qui ont déjà fait plus de 170 morts dans le sud du pays. Il a été arrêté au Royaume-Uni.
AFP - Arrêté en Grande-Bretagne, le flamboyant fils du président déchu du Kirghizstan, Maxime Bakiev, surnommé "le Prince", est accusé par les nouvelles autorités d'être l'un des principaux instigateurs des violences interethniques meurtrières dans ce pays.
Le gouvernement provisoire a reproché mardi au fils du président déchu Kourmanbek Bakiev d'avoir versé 10 millions de dollars (8,2 millions d'euros) pour organiser les violences qui ont fait depuis cinq jours plus de 170 morts dans le sud de cette petite république d'Asie centrale.
"Tout cela a été bien organisé et le fils de l'ancien président, Maxime Bakiev, a mis la main au portefeuille dès avril pour financer les émeutes" dans cette petite république d'Asie centrale, a déclaré le premier vice-président par intérim, Almazbek Atambaev, lors d'une conférence de presse.
Agé de 32 ans et recherché par Interpol, Maxime Bakiev a été arrêté par les autorités britanniques après avoir atterri dans un avion privé à l'aéroport de Farborough en Angleterre, a indiqué lundi un responsable kirghiz.
"Nous avons des faits et des preuves de sa culpabilité, qui, j'espère, nous aideront à le poursuivre en justice; nous demanderons bien sûr à la Grande-Bretagne d'extrader Maxime Bakiev", a déclaré mardi la présidente par intérim du Kirghizstan, Rosa Otounbaïeva, lors d'une conférence de presse.
Maxime Bakiev a occupé de hautes fonctions sous la présidence de son père. Cet homme, connu pour ses goûts de luxe, était surnommé "le Prince" par l'opposition. Des membres de son entourage ont ainsi révélé au journal populaire russe Komsomolskaïa Pravda qu'il portait des montres suisses de grande valeur.
Maxime Bakiev avait du succès auprès des femmes. Il a eu de nombreuses conquêtes, parmi lesquelles des mannequins, avant d'épouser la fille de l'ancien maire de Bichkek, avait rapporté la presse populaire en avril.
Après avoir étudié le droit, il a été nommé à la tête de l'Agence centrale kirghize pour le développement, l'investissement et les innovations. Ce poste lui a permis de prendre le contrôle des actifs et des prêts de l'Etat.
Maxime Bakiev "a quasiment pris le contrôle du pouvoir exécutif", avait déclaré Rosa Otounbaïeva à la radio russe Echo de Moscou en février.
En avril, lors des émeutes qui ont chassé son père du pays, Maxime Bakiev était censé animer une conférence sur les investissements au Kirghizstan à Washington, organisée avec le concours du Département américain au Commerce.
Mais les nouvelles autorités kirghizes ont alors lancé une procédure criminelle à son encontre, l'accusant d'abus de pouvoir et de détournements des crédits d'Etats.
Il fut accusé d'avoir détourné au moins 35 millions de dollars (28,7 millions d'euros) d'un crédit d'Etat d'un montant total de 300 millions de dollars (246 millions d'euros) accordé par la Russie.
Maxime Bakiev est également recherché par le gouvernement provisoire kirghiz pour une affaire de corruption en lien avec des contrats pétroliers qu'il aurait passés avec une base militaire aérienne américaine basée au Kirghizstan, un site décisif pour les opérations militaires en Afghanistan.
En mai, un enregistrement audio avait circulé sur Internet dans lequel Maxime Baliev et son frère Janish étaient apparemment entrain de comploter contre les nouvelles autorités kirghizes.
Le président déchu a fui le Kirghizstan après le soulèvement populaire début avril, qui a fait 87 morts. Depuis, plusieurs vagues de violences ont ensanglanté le pays.