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L'homme d'affaires suisse Max Göldi retrouve la liberté

L'homme d'affaires suisse Max Göldi, qui était au centre d'un contentieux diplomatique entre Berne et Tripoli, a été libéré ce jeudi. Il avait été interpellé en 2008, peu de temps après l'arrestation de l'un des fils de Mouammar Kaddafi à Genève.

AFP - Max Göldi, l'homme d'affaires suisse emprisonné en Libye depuis près de quatre mois a été libéré jeudi de sa prison à Tripoli, a indiqué à l'AFP son avocat Salah Zahaf.

"Il a été libéré aujourd'hui et se trouve actuellement dans un hôtel à Tripoli. Nous sommes en train d'achever les procédures administratives pour qu'il puisse quitter le pays", a déclaré Me Zahaf.

L'avocat prévoit que son client puisse rentrer en Suisse "samedi ou au plus tard dimanche".

Le Suisse a été libéré deux jours avant la date annoncée en mai par son avocat.

M. Göldi avait été arrêté en 2008, en représailles à l'arrestation musclée à Genève en juillet 2008 d'Hannibal Kadhafi, sur une plainte de deux domestiques l'accusant de mauvais traitements.

Après 53 jours en prison, M. Göldi et un autre Suisse, Rachid Hamdani, avaient été libérés mais interdits de quitter le territoire libyen.

Ils s'étaient alors réfugiés à l'ambassade helvétique à Tripoli. M. Hamdani a pu quitter la Libye le 23 février dernier, tandis que M. Göldi a quitté le même jour l'ambassade helvétique à Tripoli pour se rendre aux autorités libyennes et purger une peine de quatre mois de prison pour "séjour illégal" en Libye.

L'"affaire Hannibal" a envenimé les relations entre Tripoli et Berne.

En réaction à la détention de ses deux ressortissants, la Confédération helvétique, membre associé de l'espace Schengen, avait décidé en 2009 de restreindre, pour l'élite libyenne, l'attribution de visas permettant d'accéder aux pays de l'espace Schengen, impliquant ainsi l'Union européenne dans ce contentieux.

Tripoli avait répliqué en février en annonçant des restrictions de visas à l'encontre des ressortissants des pays de l'espace Schengen, provoquant la colère de plusieurs capitales européennes et finalement une médiation de Bruxelles.

L'UE et Tripoli avaient fini par annoncer la levée réciproque des restrictions à l'octroi de visas, Tripoli s'est empressé de parler de victoire sur Berne.

La Libye avait déjà pris en 2008 des mesures de rétorsion à l'encontre de la Suisse, retirant ses avoirs des banques suisses, et expulsant les sociétés helvétiques installées en Libye, outre l'annonce de l'arrêt de ses exportations de pétrole vers la Confédération.

Tripoli a fini par annoncer en mars un "embargo économique total" sur la Confédération.

Les échanges commerciaux entre les deux pays ont d'ailleurs fortement ralenti à la suite de la crise: les achats de pétrole à la Libye se sont ainsi effondrés de 80% en 2009 par rapport à l'année précédente, selon l'administration fédérale des douanes.

Signe de ce refroidissement des relations sur le plan commercial, les exportations suisses vers la Libye ont chuté de 44,7% en 2009 par rapport à 2008, et les importations de produits libyens en Suisse ont baissé de 78,4% à 718 millions de francs suisses (488 millions d'euros), selon les statistiques des douanes helvétiques.
 

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