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Deux femmes issues du monde des affaires, l'ancienne PDG du site Internet eBay et l'ex-directrice générale de Hewlett-Packard, ont respectivement été désignées en Californie par les républicains comme candidates au poste de gouverneur et de sénateur.
REUTERS - La sénatrice démocrate Blanche Lincoln semble avoir réussi à surmonter la mauvaise humeur des électeurs américains à l’égard des candidats sortants en remportant la primaire organisée mardi dans l’Arkansas en vue des élections de mi-mandat.
En Californie, Meg Whitman, ex-PDG du site de ventes aux enchères eBay, a été désignée par les républicains pour défendre leurs couleurs aux élections au poste de gouverneur de l’Etat.
L’ex-femme d’affaires, novice en politique, a dépensé quelque 80 millions de dollars et mène campagne contre "la pagaille que les politiciens ont mise à Sacramento (ndlr, la capitale administrative de l’Etat)".
Carly Fiorina, ancienne directrice générale du fabricant informatique Hewlett-Packard, a été choisie par les républicains pour les représenter lors de l’élection sénatoriale de novembre.
Depuis le début du nouveau cycle de primaires, qui doivent désigner les candidats qui s’affronteront début novembre aux élections fédérales de mi-mandat, les sortants sont particulièrement malmenés et se heurtent à un fort courant d’hostilité qui trouve sa source dans la gestion et les répercussions de la crise financière et économique.
En obtenant le droit de briguer en novembre prochain un troisième mandat, Blanche Lincoln met un coup d’arrêt à cette tendance.
Pour Barack Obama aussi sa victoire dans la primaire démocrate de l’Arkansas est une bonne nouvelle. Au cours des derniers mois, le président démocrate avait vu les candidats qu’il soutenait être systématiquement battus dans les primaires de Pennsylvanie, du New Jersey, de Virginie et du Massachusetts.
Ce mouvement d’humeur contre les sortants et les "professionnels de la politique" traverse les électorats démocrate comme républicain et est lié à l’appréciation négative du travail accompli à Washington par les élus du Congrès.
D’après un sondage publié mardi par le Washington Post, seules 26% des personnes interrogées approuvent le travail parlementaire. Ils ne sont que 49% à juger que leur élu au Congrès fait le travail.
Ces chiffres sont plus faibles encore qu’en 1994, lorsque le Parti républicain, au milieu du premier mandat de Bill Clinton, avait repris le contrôle du Congrès pour la première fois en quarante ans.
Deux femmes d’affaire en lice en Californie
Sur fond de confrontation entre "économie financière" et "économie réelle", les élites politiques sont accusées d’avoir sauvé Wall Street après l’effondrement de Lehman Brothers en septembre 2008, mais pas Main Street (l’économie ordinaire).
Le débat engagé autour du champ d’intervention de l’Etat fédéral, illustré par les vives controverses ayant accompagné la réforme de la santé, nourrit aussi un sentiment anti-Washington.
"C’est essentiellement lié à l’économie, elle est au coeur de pratiquement toute cette agitation", note Larry Sabato, professeur de science politique à l’Université de Virginie.
Tucker Eskew, stratège électoral du Parti républicain, résume ainsi la situation: "Si vous ressemblez à un politicien, si vous parlez comme un politicien et si vous portez votre expérience comme une armure, alors vous êtes vulnérable cette année.”
En Californie, les républicains désignaient leurs candidats au poste de sénateur mais aussi au poste de gouverneur, que ne briguera pas cette année Arnold Schwarzenegger. Deux anciennes femmes d’affaires sans expérience à des postes électifs étaient en lice. Elles ont toutes deux remporté la première manche de leur pari.
Meg Whitman, qui a fait fortune lorsqu’elle dirigeait eBay, sera en novembre la candidate du Parti républicain au poste de gouverneur de la Californie face au démocrate Jerry Brown, un vétéran de la politique qui a déjà occupé ces fonctions à deux reprises depuis 1975.
Carly Fiorina, ancienne directrice générale du fabricant informatique Hewlett-Packard, portera elle les couleurs du Grand Old Party le 2 novembre face à la sénatrice démocrate Barbara Boxer.
Sur sa réputation, son sens des affaires, cette “executive woman” qui a conseillé John McCain lors de la présidentielle de 2008 se présente comme la mieux à même de remettre de l’ordre dans l’économie californienne, où le chômage frappe 12,6% de la population active, un niveau inédit dans l’histoire moderne, et où le déficit budgétaire atteint les 20 milliards de dollars.
“Nous faisons actuellement l’expérience de la plus grande vague de colère populiste que le corps politique ait vue depuis près de vingt ans dans ce pays, mais les seules personnes pour lesquelles les électeurs ont autant d’aversion que pour les politiciens de carrière, ce sont les riches PDG. Nous verrons en novembre qui ils détestent le plus”, commente Dan Schnur, qui préside la Commission californienne pour des pratiques politiques équitables.