Les cinq membres permanents du Conseil de sécurité ont établi une liste de personnes et d'entreprises iraniennes qui seront visées par de nouvelles sanctions. Ce quatrième train de sanctions contre l'Iran doit être voté ce mercredi.
Le Conseil de sécurité doit voter ce mercredi un quatrième train de sanctions contre Téhéran qui n’a toujours pas renoncé à son programme nucléaire. Après des mois d'intenses tractations, le texte prévoit un simple renforcement des sanctions adoptées lors des trois précédentes résolutions.
Un renforcement des sanctions existantes
L’embargo partiel sur les ventes d’armes à destination de l’Iran doit ainsi être durci. Huit nouvelles catégories d'armes lourdes, comme les chars de combat, les hélicoptères d’attaque et les systèmes d’artillerie de gros calibre, ne pourront désormais plus être vendues à Téhéran. Mais les États qui le souhaitent seront toujours autorisés à vendre à l’Iran des types d’armement plus légers, l’ONU leur conseillant de faire preuve de "vigilance et de retenue".
Dans le domaine maritime, le projet élargit à la haute mer le champ des inspections de cargaisons suspectes en provenance ou à destination de l'Iran. L’ONU invite tous les États à inspecter les navires qu’ils jugent suspects mais ces contrôles ne sont ni systématiques ni obligatoires.
Le texte revoit également à la hausse le nombre de sanctions dites "individuelles". Une quarantaine d’entreprises iraniennes liées aux activités nucléaires ou au régime sont à leur tour privées d’activité à l’international, tandis qu’un haut dignitaire du régime, le chef du Centre de technologie nucléaire d'Ispahan de l'Organisation de l'énergie atomique iranienne (AEOI) rejoint le liste des personnalités iraniennes dont les avoirs sont gelés à l’étranger et à qui il est désormais interdit de voyager.
Importantes concessions des Occidentaux
Si les nouvelles sanctions ne constituent qu’un simple durcissement de celles déjà mises en place, c’est qu’au-delà du consensus obtenu autour du texte des divergences entre les
États demeurent. Ainsi, même si les observateurs s'attendent à ce qu’une large majorité des membres du Conseil de sécurité de l’ONU votent en faveur de la résolution, l’accord entre les cinq membres permanents (Russie, Chine, Etats-Unis, Royaume-Uni et France) est une fois de plus le fruit d’importantes concessions de la part des Occidentaux.
Toujours hostiles à des sanctions trop contraignantes, la Chine et la Russie sont à nouveau parvenues à édulcorer les sanctions. Du côté des trois autres membres permanents, on affiche néanmoins sa satisfaction et son optimisme. En visite en Équateur, la secrétaire d’État américaine, Hillary Clinton, s’est réjouie d’être parvenue à un accord et assure qu’il s’agit des "sanctions les plus importantes auxquelles l'Iran ait jamais été confronté", tandis qu’à New York, l’ambassadrice des États-Unis à l’ONU, Susan Rice, veut croire que cette résolution "aura un impact réel et significatif sur l'Iran".
Au sein des membres non permanents du Conseil de sécurité, au moins trois pays devraient voter contre le texte. La Turquie et le Brésil, qui étaient parvenus à signer au mois de mai avec Téhéran un accord non validé par l’ONU, indiquent qu’ils ne soutiennent pas la nouvelle proposition. Le Liban devrait lui aussi s’opposer au texte, l'Iran exerçant toujours une forte influence sur le pays via son soutien au Hezbollah.