Chris Kelly se présente aux élections pour devenir procureur général de Californie. Seul problème : il était auparavant en charge de la protection des données privées chez Facebook. Un passé que son opposante compte bien utiliser contre lui.
Facebook fait-il tâche sur le CV d’un politicien aux Etats-Unis ? Si Chris Kelly perd, le 8 juin, l’élection au poste de procureur général de l’État de Californie, il pourrait mettre sa défaite en partie sur le compte de son passage en tant qu'employé au sein du fameux réseau social.
Son opposante, la démocrate Kamala Harris, a en tout cas décidé d’en faire un argument de campagne, faisant entrer dans la sphère politique les récents déboires de Facebook, accusé de faire peu de cas de la vie privée de ces 500 millions d’utilisateurs. "Cette homme a rendu public vos informations privées", peut-on entendre dans le dernier spot publicitaire de la candidate. C’est la première fois que Facebook apparaît dans le jeu politicien, qui plus est pour dénigrer un candidat.
L’attaque risque de faire d’autant plus mouche que Chris Kelly, à la traîne dans les sondages, n’était pas un employé lambda au sein du "giga-réseau social" fondé par Mark Zuckerberg. Il occupait, jusqu’en août 2009, le poste de responsable de la protection des données personnelles. En clair, il était chargé d’élaborer ce qui est aujourd’hui considéré comme le plus gros fiasco de Facebook : la gestion de la vie privée en ligne.
Soutien téléphonique
Le candidat républicain a bien compris le danger que cette attaque fait peser sur ses chances lors de l’élection. Il a lancé le contre-feu dans le "Washington Post" et sur le site d’informations politiques Politico. Il y explique qu’il avait déjà quitté le navire Facebook avant la dernière polémique en date de mi-avril qui accompagnait la publication en ligne par défaut des données personnelles de tous les utilisateurs.
Reste qu’il était bien en place lors de fameuse débâcle de "Beacon" entre 2007 et 2008. Ce programme partageait automatiquement avec d’autres utilisateurs les informations sur les sites visités par un utilisateur. Mark Zuckerberg avait dû s’excuser à l’époque.
Du coup, Chris Kelly a fait de la surenchère contre son ancien employeur dans Politico. Il y dénonce une position de Facebook encore trop floue malgré les reculades de ces dernières semaines et assure que son départ de la société était lié à son désaccord avec Mark Zuckerberg.
Malheureusement pour l’apprenti politicien, ce dernier s’est rappelé à son bon souvenir ce week-end. Mark Zuckerberg a mis à jour son statut pour expliquer qu’il participerait probablement à des relances téléphoniques pour soutenir... l'adversaire démocrate de son ancien collègue. Etrangement, quelques heures plus tard, le PDG de Facebook a changé de position, affirmant qu’il n’avait plus l’intention de décrocher son téléphone…