Au moins quatre civils ont péri dans le bombardement de l'armée yéménite contre la ville de Daleh, principal foyer de la contestation sudiste. Quelques jours auparavant, le président Saleh avait promis une amnistie générale aux séparatistes.
AFP - L'armée yéménite a bombardé lundi une localité du sud du pays, tuant quatre civils et en blessant 11, après des affrontements avec des militants séparatistes, selon des sources médicales et locales.
Selon des responsables locaux, le bombardement "aveugle" à l'artillerie contre le centre de la ville de Daleh, où une grève générale était observée, a suivi des accrochages entre des militants armés du Mouvement sudiste et des policiers.
"Quatre civils ont été tués et au moins onze, dont six femmes, ont été blessés", a affirmé à l'AFP une source à l'hôpital local.
"Quatorze habitations ont été touchées" dans le bombardement, a déclaré à l'AFP Yahya Ghaleb al-Chouaybi, un dirigeant du Mouvement sudiste.
L'armée a "procédé depuis ses positions aux alentours de la ville à un bombardement aveugle à l'artillerie du centre" de la ville, selon un responsable local qui a requis l'anonymat.
Daleh est le principal foyer de la contestation sudiste, animée par le Mouvement sudiste, une coalition dont certaines composantes appellent au fédéralisme et d'autres à la sécession du sud qui était un Etat indépendant avant 1990.
D'autres villes des gouvernorats de Lahej et Abyane ont observé le mouvement de grève, mais aucun incident n'y a été signalé.
Selon M. Chouaybi, la grève était observée, "comme le premier lundi de chaque mois, pour protester contre le blocus de Daleh imposé depuis mars, demander la libération des détenus et réclamer l'indépendance du sud".
Le président Ali Abdallah Saleh a annoncé le 21 mai, à la veille du 20e anniversaire de l'unification du Yémen, une amnistie générale pour les partisans des séparatistes sudistes et de la rébellion nordiste zaïdite, une branche du chiisme.
Quelque 134 militants sudistes ont été libérés depuis cette annonce.
Mais selon M. Chouaybi, "les arrestations dans les rangs des militants sudistes se poursuivent" malgré l'initiative du chef de l'Etat.
Le sud, qui formait avant 1990 un Etat indépendant, est le théâtre de troubles et de manifestations depuis plusieurs mois, à l'instigation du Mouvement sudiste.