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Les ventes de Renault ont chuté de 4,2 % en 2008

Le constructeur français Renault a annoncé que ses ventes ont baissé de 4,2 % en 2008, conséquence attendue de la crise mondiale. En revanche, sa part de marché est restée stable, à 3,6 %, à cause du recul des autres constructeurs.

REUTERS - Face aux multiples incertitudes économiques, Renault a affirmé vendredi que la gestion de ses stocks et de ses liquidités constituait la première de ses priorités et s'est déclaré bien armé pour affronter la crise.

Le constructeur automobile, dont le cours de Bourse s'est effondré en 2008, a annoncé que ses ventes mondiales avaient baissé de 4,2% l'an dernier, conséquence attendue du retournement du marché ces derniers mois, une contre-performance seulement compensée par la poursuite du succès de la famille de voitures à bas coûts Logan.

"L'exercice de prévisions pour 2009 est très difficile face à une crise absolument inédite. Le pilotage des ventes au cours des prochains mois se fera à vue mais le lancement de nouveaux modèles se poursuit", a déclaré Patrick Blain, directeur général adjoint et directeur commercial de Renault, au cours d'une conférence de presse, allusion à la commercialisation au deuxième trimestre du nouveau Scénic.

Le 6 janvier, Patrick Pélata, directeur général délégué du groupe, soulignait qu'à fin décembre, Renault était parvenu à retrouver le niveau d'invendus enregistré fin 2007 (5,9 milliards d'euros en valeur) [ID:nL6712153]. Patrick Blain a refusé de communiquer des chiffres précis vendredi mais promis que la politique de déstockage, "vitale" à ses yeux, allait se poursuivre, avant d'estimer que le marché européen était susceptible de baisser de 12% cette année.

Le dirigeant a également noté que la disponibilité du crédit était devenue une question centrale. "Les besoins de financement d'un groupe comme Renault s'élèvent à neuf milliards d'euros par an. Nous frapperons à toutes les portes s'il le faut et attendons que l'Etat nous aide à trouver ces liquidités", a-t-il dit, même si les taux se sont un peu détendus depuis le début de l'année."

Début décembre, le gouvernement a annoncé une série de mesures destinées à soutenir l'industrie automobile française au sein de laquelle figure une ligne de refinancement à l'attention des organismes de crédit de Renault et de PSA Peugeot Citroën pour un milliard d'euros.

Patrick Blain a refusé de confirmer le projet d'un autre plan d'aide public dédié à Renault et PSA, rapporté par la presse, mais insisté sur le fait que sa société devait retrouver des liquidités par tous les moyens.

Reprise du titre

"La crise nous oblige également à envisager le gel de certains projets, c'est le cas en Chine et en Inde", a poursuivi Patrick Blain.

Vers 11h25, l'action Renault progresse de 3,27% à 21,01 euros à la Bourse de Paris. En 2008, la valeur a dégringolé de près de 81%.

"L'environnement est très mauvais mais on sent quand même un côté combatif, avec une discipline de fer sur les stocks et les niveaux de production", observe Gaëtan Toulemonde, analyste chez Deutsche Bank.

"Les chiffres publiés par Renault sont épouvantables mais ce n'est pas une surprise", commente un autre analyste basé à Paris. "Depuis mi-novembre, tous les acteurs du secteur ont touché un point bas. Est-ce un rebond technique ou bien anticipe-t-on une stabilisation du marché au troisième ou quatrième trimestre? C'est possible", ajoute-t-il.

Logan forever

L'an dernier, les ventes de véhicules particuliers et de véhicules utilitaires légers de Renault ont totalisé 2.381.476 unités, à comparer à 2.485.042 en 2007. A cause du recul des autres constructeurs, sa part de marché reste stable à 3,6%. Elle atteignait 3,7% en 2006.

La seule marque Renault a vu ses ventes reculer de 5,4% en 2008 à 2.019.404 unités. Celles de Renault Samsung Motors affichent une diminution de 12,6% à 104.478 exemplaires tandis que celles de Dacia, la marque roumaine qui produit la famille de voitures à bas coûts Logan, progressent de 11,7% à 257.594.

Le groupe a constaté un repli du marché dans la très grande majorité des pays où il est présent. Les immatriculations de nouveaux véhicules ont reculé de 1,8% l'an dernier en Allemagne, de 28% en Espagne et de 13,4% en Italie.

En France, la mise en place d'un "bonus-malus écologique" a soutenu le marché au premier semestre et permis aux immatriculations de ne diminuer "que" de 0,7% sur l'année.

Les douze mois de 2008 resteront pour Renault comme ayant été particulièrement difficiles. Le constructeur a été contraint à plusieurs reprises de revenir sur ses objectifs de ventes et de résultats.

Au fil des mois, la crise financière et économique l'a conduit à annoncer des suppressions de postes et des mesures de chômage partiel sur plusieurs sites, générant une forte inquiétude dans le groupe et l'opinion publique. Sur le seul quatrième trimestre, la production de Renault en Europe a été réduite de 20%.

Pour 2008, Renault vise une marge opérationnelle comprise entre 2,5 et 3% alors qu'il espérait 4,5% en début d'année. Les résultats annuels du groupe seront communiqués le 12 février.