
La police britannique enquête sur un possible drame familial qui aurait poussé Derrick Bird, un chauffeur de taxi de 52 ans, à abattre mercredi dans la région des Lacs (nord-ouest), 12 personnes, dont son frère jumeau, avant de se donner la mort.
AFP - La police britannique tentait jeudi de déterminer les motivations d'un paisible chauffeur de taxi qui a tué 12 personnes avant de se suicider dans la région des Lacs (nord-ouest), alors que l'annonce de la mort d'un frère laissait entrevoir une piste familiale.
Le chef de la police Craig Mackey a annoncé en début d'après-midi plusieurs noms de personnes mortes dont celui du frère jumeau de Derrick Bird, le chauffeur de taxi de 52 ans qui a semé la terreur mercredi pendant plus de trois heures en Cumbrie.
Plusieurs journaux ont émis l'hypothèse selon laquelle Bird, divorcé et père de deux enfants, aurait commencé son périple meurtrier en tuant son frère David, à cause d'un différend portant sur le testament de leur mère, toujours en vie.
Les trois filles de David Bird ont pour leur part assuré qu'il "n'existait absolument aucune querelle familiale", se disant "totalement effondrées" par la mort de leur père.
M. Mackey a également confirmé les décès de deux femmes, Susan Hughes, 57 ans, et Jane Robinson, 66 ans, et de Jamie Clark, 23 ans, un agent immobilier selon la presse.
La police n'avait jusqu'alors divulgué qu'une seule identité de victime: celle de Kevin Joseph Commons, 60 ans, qui travaillait dans un cabinet d'avocats. Selon la presse britannique, Commons était l'avocat de la famille Bird.
Le chef de la police a précisé que les enquêteurs ne s'attendaient pas à trouver de nouvelles victimes.
Treize personnes ont trouvé la mort, dont Bird qui s'est apparemment suicidé, et 11 personnes ont dû être transportées à l'hôpital.
Six d'entre elles s'y trouvaient toujours jeudi après-midi, dont deux dans un état "grave" mais "stationnaire", a précisé un porte-parole des services hospitaliers, soulignant qu'aucun enfant ne faisait partie des victimes.
Plus d'une centaine de détectives ont été mobilisés pour tenter d'établir la séquence précise des événements, passant au crible une "trentaine de scènes de crimes".
La police avait publié dans la matinée la liste des 19 endroits où Bird a déchargé ses armes, une carabine à lunettes 22 long rifle et un fusil.
Il était détenteur d'un permis depuis 1995 pour le fusil et depuis 2007 pour la carabine, a précisé la ministre de l'Intérieur Theresa May devant les députés, annonçant qu'elle accompagnerait vendredi le Premier ministre David Cameron dans la région meurtrie.
M. Cameron a reconnu que la tuerie allait certainement relancer le débat sur la détention d'armes à feu, tout en prévenant que le Royaume-Uni avait "certainement l'une des législations les plus strictes au monde" en la matière.
Sur le terrain, les enquêteurs concentraient leurs efforts sur les motivations de celui qui est décrit par ses proches comme quelqu'un de "tranquille".
L'inspecteur en charge de l'enquête Iain Goulding a précisé être "au courant" des éléments de presse concernant des problèmes financiers et familiaux, précisant qu'il s'agissait de "l'une des pistes" explorées.
"Un élément important du +pourquoi+ dans cette enquête est d'essayer d'établir si ceux qui ont été tragiquement tués ont été choisis de manière intentionnelle, à cause d'un différend, ou s'il s'agissait de meurtres au hasard", a-t-il précisé.
"Selon nos premières constatations, nous avons une combinaison des deux", a-t-il poursuivi.
Derrick Bird aurait également pris pour cible trois chauffeurs de taxi de Whitehaven avec lesquels il aurait eu un différend la veille. Deux seraient morts et un troisième aurait été blessé, selon la presse.
L'un de ses collègues a raconté au tabloïde The Sun que le chauffeur de taxi avait dit à ses interlocuteurs: "il va y avoir un carnage demain".
Selon le Sun, il aurait également abattu son ancien patron à la centrale nucléaire de Sellafield, dont il aurait été licencié pour vol il y a sept ans.