Alors que le Conseil de sécurité de l'ONU a appelé cette nuit à un cessez-le-feu, Israël poursuit son offensive dans la bande de Gaza. Douze Palestiniens ont été tués ce matin dans des raids, selon des sources médicales.
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Alors que le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté pendant la nuit une résolution appelant au cessez-le-feu immédiat dans la bande de Gaza, l'armée israélienne continue ses raids sur la bande de Gaza. Dans le même temps, le cabinet de sécurité israélien se réunit ce vendredi pour l’étudier.
L’adoption de la résolution 1860 par le Conseil de sécurité de l’ONU "est un grand espoir pour les habitants de Gaza ", commente Radjaa Abou Dagga, correspondant de FRANCE 24 dans la bande de Gaza.
Dans la nuit de vendredi, 14 des 15 membres du Conseil de sécurité ont adopté, à l’exception des Etats-Unis qui se sont abstenus, la résolution appelant "à un cessez-le-feu immédiat, durable et pleinement respecté, menant au retrait complet des forces israéliennes de Gaza".
Réunion du cabinet de sécurité israélien
La secrétaire d'Etat américaine Condoleezza Rice a expliqué que Washington souhaitait d'abord voir ce qui pouvait émerger de l'initiative de médiation entreprise par le président égyptien Hosni Moubarak.
La résolution "condamne toute violence et hostilité dirigées contre des civils et tout acte de terrorisme", et appelle "à la fourniture sans obstructions (...) de l'aide humanitaire".
Le texte appelle aussi les Etats à favoriser la mise en place à Gaza de dispositifs garantissant que le cessez-le-feu sera durable, notamment en "empêchant la contrebande" d'armes et en "assurant la réouverture des points de passage" vers Gaza.
Côté israélien, le cabinet de sécurité tient vendredi matin une réunion extraordinaire pour étudier cette résolution. Par ailleurs, il doit également examiner les résultats de la mission au Caire d'un haut responsable du ministère de la Défense, Amos Gilad, qui a discuté des propositions de cessez-le-feu du président égyptien Hosni Moubarak, élaborées en étroite coordination avec son homologue français Nicolas Sarkozy.
"Cette résolution ne donne pas un planning pour se retirer"
"La paix dépend des parties sur le terrain maintenant", commente Philippe Bolopion, correspondant de FRANCE 24 à New York. "Tant que le Hamas et Israël n’auront pas réellement décidé de la fin des combats, ils ne cesseront pas par la simple volonté du Conseil de sécurité."
"Cette résolution ne donne pas un planning pour se retirer", souligne Radjaa Abou Dagga. "Même après cette décision, au moins une maison a été attaquée", poursuit-il.
L'aviation israélienne a mené des raids vendredi matin sur le territoire palestinien . (Crédit AFP) |
Dans la nuit, les opérations israéliennes se sont poursuivies dans la bande de Gaza, où au moins 775 Palestiniens sont morts en 14 jours de combats. Au moins 10 militaires israéliens ont été tués pendant cette période.
Les attaques israéliennes dans la bande de Gaza et les tirs de roquettes sur Israël se poursuivaient vendredi matin en dépit de la résolution du Conseil sécurité de l'ONU appelant à l'arrêt immédiat des combats, selon des témoins et des sources militaires.
L'aviation israélienne a mené des raids le matin sur le territoire palestinien après des attaques nocturnes qui ont fait 12 morts, selon des témoins et des sources médicales palestiniennes.
Selon des témoignages recueillis par le bureau de la Coordination des affaires humanitaires de l'ONU, l'armée israélienne a tué cette semaine dans un bombardement 30 civils qui faisaient partie d'un groupe de 110 Palestiniens qu'elle avait rassemblés dans une maison de Gaza. La veille, plus de 20 personnes, dont des femmes et des enfants, ont été tuées lors de combats.
A la faveur d'une brève accalmie jeudi, les services de secours palestiniens ont récupéré au moins 35 corps de personnes mortes dans des zones qui étaient demeurées inaccessibles aux ambulanciers.
Une situation humanitaire "critique"
La situation humanitaire est jugée de plus en plus alarmante à Gaza alors que jeudi, l'Unrwa, l'agence de l'ONU d'aide aux réfugiés palestiniens, y a suspendu ses opérations après qu'un de ses convois ait été touché par des obus israéliens et un chauffeur palestinien tué près du terminal d'Erez.
"Nous maintiendrons cette suspension tant que les autorités israéliennes ne garantiront pas la sécurité de nos équipes", a déclaré à l’AFP le porte-parole de l'agence onusienne Chris Gunness.
Déplorant une situation humanitaire "critique", il a affirmé qu'elle empirait "d'heure en heure" malgré l'instauration d'une pause des combats par l'armée israélienne trois heures chaque jour depuis mercredi dernier.
Le Hamas a jugé de son côté la décision de l'Unrwa "inexcusable". "Leur devoir est de protéger les victimes de la guerre et non de les abandonner", a dit un porte-parole.
Pour la deuxième semaine consécutive, le mouvement islamiste a appelé les Palestiniens à marquer, vendredi, "une journée de la colère" par des manifestations à Jérusalem-est et en Cisjordanie.
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