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Le président Horst Köhler emporté par le débat sur l'Afghanistan

Le président fédéral allemand Horst Köhler a présenté sa démission, après avoit tenu des propos controversés sur l'engagement militaire de son pays en Afghanistan. Il avait évoqué la nécessité de défendre des intérêts économiques dans ce pays.

AFP - Le président fédéral allemand Horst Köhler a annoncé lundi sa démission immédiate après des propos controversés sur l'engagement militaire de son pays à l'étranger.

"J'annonce ma démission de mes fonctions de président avec effet immédiat", a déclaré à Berlin M. Köhler, 67 ans, dont la fonction est essentiellement honorifique.

Il a expliqué avoir pris cette décision après avoir donné une interview qui fut généralement interprétée comme une justification de l'engagement militaire de l'Allemagne à l'étranger pour défendre ses intérêts économiques. Ses propos ont provoqué une levée de boucliers dans le pays, pacifiste depuis la seconde guerre mondiale.

"Ces critiques sont dénuées de tout fondement", a réaffirmé M. Köhler le président conservateur visiblement ému, dans une brève déclaration télévisée depuis le siège de la présidence, aux côtés de son épouse Eva Luise.

"Je vous demande de comprendre ma décision", a-t-il ajouté.

Le 22 mai, M. Köhler avait déclaré sur la radio publique à son retour de sa première visite en Afghanistan, où sont déployés quelque 4.500 soldats allemands: "A mon avis, la société dans son ensemble est en train d'accepter progressivement (...) que dans le doute et en cas de nécessité, un engagement militaire peut être nécessaire pour protéger nos intérêts, par exemple la liberté des voies commerciales, par exemple en empêchant l'instabilité dans des régions entières qui aurait des effets négatifs sur nos échanges, nos emplois et nos revenus".

Devant la controverse, il avait ensuite affirmé avoir été mal compris, indiquant que ses propos n'étaient pas liés à l'impopulaire déploiement de la Bundeswehr en Afghanistan. Un de ses porte-parole avait expliqué qu'il faisait plutôt référence à l'engagement contre les attaques de pirates.

Ancien dirigeant du Fonds monétaire international (FMI), M. Köhler a été élu en 2004 et réélu l'an dernier au poste honorifique de président fédéral. Il est membre du parti de la chancelière Angela Merkel, l'Union chrétienne-démocrate (CDU).

Conformément à la Loi fondamentale (qui tient lieu de Constitution à l'Allemagne), c'est le président de la chambre haute du Parlement (Bundesrat), le social-démocrate Jens Böhrnsen, qui lui succède.

Son successeur doit être élu dans les 30 jours.