88 morts, 1800 blessés, dont de nombreux civils, infirmiers, journalistes… La "bataille de Bangkok" aura mis fin - pour un temps au moins - à l’une des crises les plus sanglantes de l’histoire contemporaine thaïlandaise.

Le reportage de nos envoyés spéciaux, Cyril Payen et Nelson Rand, débute avec le premier assaut lancé par les soldats thaïlandais pour tenter de déloger des milliers de "chemises rouges" antigouvernementales, qui font le siège inédit du centre des affaires de Bangkok depuis plusieurs semaines.

Les soldats ont pris position dans les rues du centre-ville et les snippers - dont les tirs vont considérablement alourdir le bilan humain au fil des jours - se sont installés ici-et-là dans les hautes tours commerciales.

Le blocus de la "zone rouge" s’organise lentement. Alors que le gouvernement semble hésiter sur la tactique pour lancer l’offensive finale, une "résistance" spontanée de plusieurs centaines d’habitants des quartiers populaires prend tout le monde par surprise. Les combats gagnent rapidement en intensité et dégénère nt en guérilla urbaine. Le cœur de la capitale de la Thaïlande semble au bord du chaos. Les meneurs des "chemises rouges" refusent de lever le siège et appellent leurs partisans à "aller jusqu’au bout". Ils confessent aussi ne plus contrôler tous les éléments de leur mouvement, notamment, leur branche armée.

D’ailleurs, de mystérieux "commandos" paramilitaires des  "chemises rouges" multiplient les opérations coups de poing contre les positions des forces gouvernementales. Le 19 mai, à l’aube, des milliers de soldats, des véhicules blindés se déploient dans Bangkok.

"L’opération Radjaprasong" vient d’entrer dans sa phase finale. Le sort des "chemises rouges" en est jeté.  Les rues de la ville vont connaître des combats intenses et une impressionnante contre-offensive des  "gardes rouges" avant la reddition et l’embrasement d’une partie de Bangkok.