Brian Thomas Mettenbrick a été condamné à un an de prison ferme pour avoir participé en 2008 à plusieurs attaques contre des sites de l’Église de scientologie. Le juge a qualifié les faits de "crime haineux".
Un tribunal de Los Angeles a décidé de donner raison à l’Église de scientologie dans sa croisade contre le groupe de cyber-hacktivistes Anonymous. L’un de ses membres, Brian Thomas Mettenbrink, a été condamné, lundi, à un an de prison et 20 000 dollars d’amende pour avoir participé à une série d’attaques informatiques contre les sites de la secte en 2008. Pour la première fois, le juge a estimé que les faits pouvaient s’apparenter à un "crime haineux". Aux Etats-Unis, la Scientologie est en effet considérée comme une religion.
Le jeune homme de 20 ans avait plaidé coupable en janvier et avait reconnu s’être "introduit illégalement" sur les sites de la Scientologie. C’est le deuxième membre du groupe Anonymous qui est condamné pour ces attaques. En novembre, un adolescent de 18 ans avait écopé de 366 jours de prison pour des faits similaires.
"Déclaration de guerre"
Les attaques remontent à janvier 2008. Pendant plus d’une semaine, plusieurs sites dépendants de l’Église de scientologie deviennent inaccessibles. Le groupe Anonymous revendique l’offensive sur le site "Project Chanology".
A l’origine de l’initiative de ces pirates informatiques, une vidéo de Tom Cruise sur YouTube. L’acteur y explique en long et en large ses convictions scientologues. Elle a été vu plus d’un million de fois à l’époque (et 5 millions aujourd’hui). Mais la secte demande à YouTube de l’enlever de la Toile, car elle génère un buzz très négatif.
Cette tentative de censure aurait été pour Anonymous la goutte qui fait déborder le vase. Dans une vidéo mise en ligne le 21 janvier 2008, le groupe affirme qu’il fera tout pour "exclure la Scientologie de l’Internet". En moins de 2 semaines, cette "déclaration de guerre" aura été regardé plus de 2 millions de fois. Les cyber-hacktivistes mettent en cause le "risque que fait peser la Scientologie sur la démocratie" et promettent des révélations en cascade.
En fait, ils réussiront par deux fois à rendre public des documents internes de la secte qui sont présentés comme le petit livre rouge de la propagande made in Scientologie.
La secte répond fin janvier 2008 en déposant plainte. Elle lance une vaste campagne sur la Toile, accusant les membres d'Anonymous d’être des "terroristes" et faisant état de "centaines de menaces de mort" à l’égard de scientologues. Un site web, anonymousFacts, soupçonné d’être lié à la Scientologie, publie même les informations personnelles sur des supposés membres d’Anonymous. Le FBI, de son côté, enquêtera pendant près d’un an pour remonter le fil de ce groupe.
Crédit photo : Lors d'une manifestation des membres d'Anonymous (2008) - Anonymous9000 (Flickr)