Chargé de l'enquête consécutive au crash du vol AF447 au large du Brésil le 1er juin dernier, le BEA fait savoir que la troisième phase de recherche des boîtes noires de l'appareil, entamée à la mi-février, a échoué.
AFP - A l'issue de deux mois de nouvelles recherches, les boîtes noires de l'A330 d'Air France, qui s'est abîmé il y a près d'un an dans l'Atlantique, sont introuvables mais les familles des victimes exhortent les enquêteurs à continuer le ratissage de l'océan, une décision encore en suspens.
"Les recherches se sont achevées hier (lundi). Le navire est en route vers le port de Praia au Cap Vert. Les équipements et les personnels vont être démobilisés le 27 mai" (jeudi), a annoncé mardi à l'AFP Jean-Paul Troadec, directeur du Bureau d'enquêtes et d'analyses (BEA), chargé de l'enquête technique.
Jean-Baptiste Audousset, président d'une association de familles de victimes, a réclamé immédiatement la poursuite des recherches de l'épave pour tenter d'expliquer l'accident qui a fait 228 morts.
"Nous réclamons une transparence totale et le lancement, le plus tôt possible, d'une nouvelle phase de recherches car il est assez extraordinaire qu'au bout d'un an, on n'ait retrouvé que 3 ou 4% de l'avion", a souligné le président de l'association Entraide et solidarité.
Mais aucune décision n'a pour l'heure été prise par le BEA sur une éventuelle poursuite des recherches.
"Nous avons décidé de faire un bilan de toutes les opérations de recherches qui ont commencé il y a pratiquement un an. (...) Nous allons réunir nos partenaires. (...) Il nous faudra au moins un mois ou deux pour être capables de faire ce bilan et éventuellement prendre une décision de poursuivre les recherches", a-t-il expliqué.
Selon lui, cette décision n'est pas en outre du seul ressort du BEA, d'autant que ces opérations sont complexes et coûteuses.
"On est dans une zone où les courants sont très mal connus, où très peu de bateaux passent, où les fonds sont très profonds, de l'ordre de 4.000 m, et accidentés (...) Le montage de ces expéditions est très lourd et très compliqué", a-t-il insisté.
Les enquêteurs ont déjà mené trois phases de recherches, deux l'été 2009 après l'accident, une troisième fin mars jusqu'à lundi.
Au total, une vingtaine de millions d'euros ont été investis pour retrouver l'épave et les boîtes noires dont plus de 13 millions lors de la dernière opération cofinancée par le constructeur Airbus et la compagnie Air France.
L'ensemble de la 3e zone de recherches (environ 2.000 km2) définie par les enquêteurs a été couverte, sauf une partie au nord de 200 à 300 km2.
Avec la zone où la Marine nationale a cru un temps avoir localisé les boîtes noires, ce sont au total 1.700 km2 qui ont été explorés, a précisé M. Troadec.
Début mai, l'annonce par le ministère de la Défense de la localisation probable des boîtes noires avait suscité un regain d'espoir. Mais ceux-ci ont été rapidement douchés.
Or, comme le souligne le BEA, en l'absence des boîtes noires, "il sera difficile" de trouver les raisons exactes de la catastrophe.
Le 1er juin 2009, l'A330 d'Air France reliant Rio à Paris s'écrasait dans l'océan Atlantique pour une raison toujours inconnue.
Fabriquées par le groupe d'électronique et de défense Thales, les sondes Pitot de mesure de vitesse de l'appareil, qui se sont avérées défectueuses, sont considérées par certains pilotes comme un élément clef de la catastrophe.
Le BEA ne voit en revanche dans ces sondes qu'"un des facteurs" de l'accident et estime que les enregistreurs de données des vols sont déterminants pour l'expliquer.