La mission d'observation de l'Union européenne dépêchée en Éthiopie pour superviser le déroulement des législatives du 23 mai dénonce un manque de liberté politique et un déséquilibre des moyens mis à la disposition des candidats pendant la campagne.
AFP - Un manque de liberté politique et un "déséquilibre" de moyens pendant la campagne ont marqué les législatives en Ethiopie, a estimé mardi la mission d'observation de l'Union européenne.
it"La forte participation le jour des élections a été ternie par le retrécissement de l'espace politique et le déséquilibre du jeu politique" entre le parti au pouvoir et l'opposition, a estimé devant la presse le chef de la mission, Thijs Berman.
"La séparation entre le parti au pouvoir et l'administration a été gommée dans de nombreux cas au niveau local", a poursuivi le député européen de nationalité néerlandaise.
"Le nombre de plaintes pour harcèlements et intimidations, exprimées par l'opposition et à un moindre niveau par le parti au pouvoir, a augmenté au cours de la dernière semaine (de campagne), et leur nombre ainsi que leur fréquence est une source de préoccupation", a encore déclaré M. Berman.
"Il est trop tôt pour parler d'élections libres et équitables, et il est improbable (que nous ne le fassions) vu que nous avons déjà identifié des insuffisances" en ce domaine, a conclu le chef de mission.
La coalition EPRDF au pouvoir depuis 1991 a laminé l'opposition aux législatives de dimanche, y compris dans les bastions de cette dernière dans Addis Abeba et la région de l'Oromo (centre), selon des résultats partiels rendus publics lundi soir par la commission électorale.
L'opposition ainsi que des défenseurs des droits de l'Homme ont dénoncé une campagne d'intimidation menée depuis des semaines, voire des mois, par le parti au pouvoir.