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La police sur la sellette après un attentat meurtrier dans la province de Diyala

Face à la multiplication des attentats qui secouent la province de Diyala, les autorités locales demandent le limogeage de plusieurs chefs de la police accusés de collaborer avec des insurgés. Une explosion a fait 30 morts et 80 blessés vendredi.

 AFP - Les autorités locales de la province de Diyala ont réclamé samedi le limogeage des chefs de la police de la région après un attentat qui a fait 30 morts et 80 blessés à Khales, selon un nouveau bilan qu'elles ont fourni.

"Khales est une zone sinistrée", a dit aux journalistes le gouverneur adjoint de la province de Diyala, Sadiq al-Husseini, ajoutant que la zone avait été bouclée et les contrôles renforcés.

"Demain (dimanche), une réunion du conseil provincial aura lieu pour démettre de leurs fonctions le général Abdel al-Hussein al-Chammari, le chef de la police de Diyala et le chef de la police de Khales, Khodeyr al-Timimi", a ajouté M. Husseini.

Selon lui, 30 personnes ont été tuées et 80 blessées dans cette attaque à la voiture piégée contre un marché à Khales (65 km au nord de Bagdad), une localité qui fut en 2006 et début 2007 une zone de guerre entièrement contrôlée par d'un côté les insurgés d'Al-Qaïda et de l'autre des milices chiites.

Il s'agit du deuxième attentat important qui touche Khales en moins de deux mois, ce qui a provoqué la colère des habitants et des élus locaux contre les services de sécurité accusés de collaborer avec les insurgés.

Quarante-deux personnes avaient été tuées le 26 mars et 65 blessées dans deux attentats à la bombe devant un café et un restaurant de Khales.

"La répétition des attaques dans cette ville nous pousse à nous interroger sur la façon dont la sécurité est dirigée dans la province et à Khales particulièrement", a affirmé dans un communiqué Hadi al-Amiri, un député chiite originaire de Khales, qui est aussi le dirigeant de mouvement chiite Badr, proche de l'Iran.

"Nous demandons au Premier ministre (...) d'ouvrir rapidement une enquête et punir les responsables. Il s'agit de la deuxième fois qu'une attaque de la sorte se déroule dans la même zone ce qui montre que les forces de sécurité n'ont pas pris les mesures nécessaires", a ajouté M. Amiri, qui fut également le président de la commission Sécurité et Défense du parlement sortant.