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Le parquet cible Continental et le "père" du Concorde

Après trois mois et demi de procès, le parquet a requis deux ans de prison avec sursis contre le directeur du programme Concorde de 1978 à 1994 à l'Aérospatiale, devenue EADS et 175 000 euros d'amende à l'encontre de Continental Airlines

AFP - Le parquet a requis vendredi 175.000 euros d'amende à l'encontre de Continental Airlines au procès du crash du Concorde d'Air France, et 2 ans de prison avec sursis contre le "père" du supersonique Henri Perrier, ex-cadre d'Aérospatiale.

Le procureur, Bernard Farret, a estimé que la compagnie américaine était responsable de l'accident qui avait fait 113 morts à Gonesse (Val-d'Oise) le 25 juillet 2000, à cause d'une lamelle perdue par un de ses avions qui avait décollé avant le supersonique. Il a épinglé la "maintenance générale défectueuse" de ses DC10.

Il a requis une peine de 18 mois de prison avec sursis pour deux de ses employés, John Taylor, un chaudronnier qui a d'après lui mal fixé la lamelle, et contre son chef d'équipe Stanley Ford, qui n'a pas contrôlé son travail.

Contre Henri Perrier, ex-directeur du programme Concorde chez Aérospatiale, le procureur a requis 24 mois de prison avec sursis.

M. Farret a en revanche demandé la relaxe des deux autres prévenus français, Jacques Herubel, qui était "sous l'autorité" de M. Perrier, et Claude Frantzen, ex-cadre de la Direction Générale de l'Aviation Civile (DGAC).

Pour les quatre prévenus dont il a estimé établie la responsabilité pénale, le procureur a requis en outre "1.000 euros d'amende par contravention", c'est-à-dire par personne ayant subi du fait de l'accident une incapacité totale de travail de moins de huit jours.