
Les Grecs sont une nouvelle fois descendus dans la rue, ce jeudi, pour protester contre le plan de réduction des déficits mis en place par le gouvernement. Lors de la précédente manifestation, le 5 mai, trois personnes avaient trouvé la mort.
REUTERS - Des milliers de manifestants ont pris jeudi la direction du parlement grec pour dénoncer le plan d'austérité du gouvernement, dans le cadre d'une nouvelle grève de 24 heures.
Il s'agit de la première manifestation d'envergure depuis celle du 5 mai qui s'était soldée par la mort de trois personnes, dans l'incendie d'une banque prise pour cible au cocktail molotov.
Les gouvernements de la zone euro vont prêter 80 milliards d'euros à la Grèce sur trois ans.
Allemagne : 22,33 milliards
France : 16,77 milliards
Italie : 14,74 milliards
Espagne : 9,79 milliards
Pays-Bas : 4,7 milliards
Belgique : 2,86 milliards
Autriche : 2,29 milliards
Portugal : 2,06 milliards
Finlande : 1,48 milliard
Irlande : 1,31 milliard
Slovaquie : 820 millions
Slovénie : 390 millions
Luxembourg : 210 millions
Chypre : 160 millions
Malte : 70 millions
Elle sera suivie avec attention par les investisseurs et les pouvoirs publics, soucieux de savoir si la contestation du plan d'austérité, qui prévoit hausses d'impôts, gel des salaires des fonctionnaires et réforme du régime de retraite, s'essouffle ou non.
"Voleurs, sortez de là!", ont scandé les manifestants rassemblés devant le Parlement sous l'oeil de plusieurs centaines de policiers en tenue anti-émeute.
"Ces mesures détruisent tout ce pour quoi nous nous sommes battus! Où sont les mesures contre le chômage? Nous ne sommes pas à l'origine de cette crise", s'est indigné l'un d'eux, interrogé par Reuters.
Le mouvement a été organisé à l'appel de syndicats qui représentent 2,5 millions de salariés, soit la moitié des actifs.
Les mesures d'austérité du gouvernement socialiste de George Papandréou qu'ils dénoncent ont fait l'objet d'une concertation avec l'Union européenne et le Fonds monétaire international, qui ont accordé une aide d'urgence de 110 milliards d'euros à Athènes.
"MESURES INJUSTES"
"La Grèce change rapidement. Nous sommes décidés à tenir le rythme de ces changements", a déclaré le chef du gouvernement, en visite à Beyrouth.
Ecoles et services administratifs sont restés portes closes tandis que les hôpitaux fonctionnent avec des effectifs réduits. Les sites touristiques tels que l'Acropole sont également touchés, de même que le trafic maritime et aérien. Les sondages montrent que les Grecs reconnaissent la nécessité des réformes pour juguler la crise budgétaire. Ils jugent toutefois que l'essentiel des efforts sera supporté par les moins favorisés.
"Ces mesures sont injustes et nous touchent nous, qui avons avons travaillé tant d'années. Ce sont ceux qui se sont enrichis en volant l'argent public qui devraient payer", a déploré une fonctionnaire, interrogée devant la banque incendiée où un autel improvisé à été dressé à la mémoire des trois victimes du 5 mai.
La crainte de débordements violents ou d'une paralysie des transports a entraîné l'annulation de milliers de réservations dans le secteur touristique, qui représente 20% du PIB et emploie un salarié sur cinq.
Trois bateaux de croisière avec 7.000 passagers ont dû renoncer à accoster à Athènes en raison de la grève, selon la garde-côtes.
Les contrôleurs aériens ont en revanche annoncé qu'ils ne participeraient pas au mouvement afin de ne pas pénaliser le tourisme.