L'avocat iranien de Clotilde Reiss, Mohammad Ali Mahdavi-Sabet, affirme que la Française, retenue en Iran depuis juillet 2009, sous l'accusation d'espionnage, va pouvoir quitter le pays dès dimanche après avoir été condamnée à une amende.
REUTERS - L’universitaire française Clotilde Reiss, assignée à résidence en Iran, sera acquittée d’ici dimanche de l’accusation principale d’espionnage et devrait pouvoir rentrer bientôt en France.
it« L’affaire Clotilde Reiss est finie. Le tribunal va acquitter d’ici dimanche ma cliente des charges qui pèsent sur elle », a déclaré samedi à Reuters Mohammad Ali Mahdavi-Sabet.
Il a précisé que Clotilde Reiss avait écopé « d’une amende pour des charges mineures », ce qui correspond selon lui à un acquittement conditionnel.
L’avocat a précisé sur France 2 qu’il devait se rendre dimanche matin au tribunal révolutionnaire de Téhéran pour « récupérer le passeport » de Clotilde Reiss.
A Paris, le ministère des Affaires étrangères a dit attendre le retour de l’universitaire française sans délai.
« Nous avons pris note de la décision de justice concernant Clotilde Reiss et attendons son retour sans délai », a déclaré Bernard Valero, porte-parole du Quai d’Orsay.
Agée de 24 ans, Clotilde Reiss a été arrêtée en juillet à Téhéran. Elle est accusée de participation à un complot occidental visant à déstabiliser le gouvernement iranien après l’élection présidentielle du 12 juin qui a vu la réélection de Mahmoud Ahmadinejad pour un second mandat.
Après avoir passé un mois et demi en prison, elle a été assignée à résidence à l’ambassade de France à Téhéran.
itIl lui est aussi reproché d’avoir envoyé des photos des manifestations et un « rapport » à Paris sur les événements.
Interpellée alors qu’elle se préparait à prendre un avion pour la France, elle a fait des « aveux » le 9 août lors d’une première audience du tribunal considérée comme truquée par Paris, et auxquelles n’ont pu assister que les médias officiels.
Selon ces derniers, elle a expliqué avoir rédigé un rapport d’une page sur la situation à Ispahan et l’avoir transmis à la section culturelle de l’ambassade de France. Elle a dit regretter de telles activités et a présenté ses excuses à la nation iranienne.
Un détenu crucial
Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad a déclaré à plusieurs reprises que la libération de la jeune Française dépendait du sort d’Iraniens retenus en France.
Le 5 mai, la justice française avait refusé de livrer à Washington un ingénieur iranien, Majid Kakavand, à qui les Etats-Unis reprochent des achats jugés frauduleux de matériels électroniques militaires.
Les Etats-Unis ont exprimé leur « profonde déception » après cette décision et ont annoncé qu’ils ne renonçaient pas à obtenir l’arrestation de l’ingénieur, qui a été remis en liberté et a indiqué vouloir regagner Téhéran.
Il a expliqué aux journalistes que, selon lui, son affaire n’avait rien à voir avec celle de Clotilde Reiss.
Un autre Iranien détenu en France, Ali Vakili Rad, condamné en 1994 à perpétuité pour le meurtre en 1991 de l’ancien Premier ministre du Chah, Chapour Bakhtiar, a formulé une demande de libération conditionnelle.
Le tribunal d’application des peines de Paris a reporté plusieurs fois sa décision sur ce dossier, et avait indiqué qu’il statuerait le 18 mai prochain.
Il avait déclaré dans une décision du 8 mars attendre que le gouvernement français statue en faveur de son éventuelle expulsion administrative vers l’Iran, s’il était libéré.
Prié le 23 septembre dernier de dire s’il accepterait un échange entre Ali Vakili Rad et Clotilde Reiss, le chef de l’Etat Nicolas Sarkozy avait répondu : « Non. C’est du chantage ».