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Une actrice affirme avoir été abusée sexuellement à 16 ans par Polanski

Roman Polanski a été la cible, vendredi soir, d'une nouvelle accusation d'abus sexuel sur mineur. L'actrice britannique, Charlotte Lewis, affirme avoir été abusée sexuellement par le cinéaste dans les années 80 alors qu'elle était âgée de 16 ans.

AFP - Une actrice britannique a affirmé vendredi à Los Angeles avoir été "abusée sexuellement" par le cinéaste Roman Polanski dans son appartement parisien au début des années 80, alors qu'elle était âgée de 16 ans.

Charlotte Lewis, 42 ans, a déclaré à la presse, au côté de son avocate Gloria Allred -- une habituée des affaires impliquant des personnalités très en vue -- qu'elle avait été "abusée sexuellement de la pire façon possible" par le cinéaste à l'âge de 16 ans.

Roman Polanski est actuellement assigné à résidence en Suisse dans l'attente d'une éventuelle extradition, après son arrestation en septembre dernier sur mandat américain pour une affaire de "relations sexuelles illégales" avec une mineure survenues en 1977.

"M. Polanski savait que je ne n'avais que 16 ans quand nous nous sommes rencontrés, et il m'a forcée (à avoir des relations sexuelles avec lui) dans son appartement à Paris", a-t-elle poursuivi. "Tout ce que je veux, c'est que justice soit faite", a-t-elle poursuivi.

Mme Allred a précisé que sa cliente avait fait une déposition auprès de la police de Los Angeles (LAPD) et du bureau du procureur, espérant que son témoignage serait pris en compte par les autorités suisses au moment de rendre leur décision sur l'extradition du cinéaste.

"En plus du fait que sa victime et moi-même étions toutes les deux mineures, je crois qu'il y a d'autres similarités dans les crimes qu'il a commis. Il est très important que le bureau du procureur et les autorités suisses disposent de cette information quand ils décideront du sort de M. Polanski", a-t-elle dit.

En 1986, Mlle Lewis était à l'affiche du film de Roman Polanski "Pirates". Elle a tourné depuis dans une trentaine de longs métrages et de séries télévisées.

Interrogée sur la nature de l'agression, et son éventuelle qualification de "viol" -- un terme qui ne figure pas dans la déclaration de Mlle Lewis -- Gloria Allred a invité la presse à s'en tenir aux "termes employés" par la victime présumée.

Egalement interrogée sur la décision de Mlle Lewis de s'exprimer près de trente ans après les faits présumés, l'avocate a répondu qu'"il n'est jamais facile de parler (d'une agression), surtout dans une affaire très médiatisée".

Elle a estimé que "non seulement il n'est pas trop tard (pour parler), mais qu'il est même encore temps de le faire pour d'autres victimes, même si les faits présumés se sont déroulés il y a longtemps".

Dans un communiqué, les avocats américains de Roman Polanski ont affirmé n'avoir "aucune information sur les déclarations faites lors de la conférence de presse de Gloria Allred".

"Ce que nous savons, en revanche, c'est que le bureau du procureur continue à refuser de fournir au gouvernement suisse les informations exactes, complètes et pertinentes dans le dossier d'extradition" de Roman Polanski.

Les avocats du cinéaste assurent en effet que la demande d'extradition présentée à la Suisse n'est pas "honnête", car elle omet des témoignages qui pourraient selon eux faire pencher la balance en faveur de leur client.