
Nelson Rand, le correspondant anglophone de FRANCE 24 en Thaïlande, a été gravement blessé par balles ce vendredi, alors qu'il couvrait les affrontements entre l'armée et les "chemises rouges". Ses jours ne sont pas en danger.
Un journaliste de FRANCE 24 a été gravement blessé par balles, ce vendredi matin, lors des affrontements qui opposent depuis jeudi soir les soldats thaïlandais et les manifestants antigouvernementaux.
Nelson Rand, correspondant anglophone de la chaîne, a été touché par trois balles, à l’artère fémorale, à l’abdomen et au poignet, qu'il s'est fracturé en plusieurs endroits.
itRapidement évacué en ambulance, Nelson Rand a été admis à l’hôpital universitaire de Bangkok, où il a été opéré avec succès. Ses blessures sont jugées sérieuses mais son diagnostic vital n'est pas engagé, selon Cyril Payen, correspondant francophone de la chaîne en Thaïlande.
D'après lui, son confrère a été touché par des balles de M16, les fusils automatiques utilisés par les militaires. "Pour avoir aussi été sur place ce matin, je peux affirmer que l’armée était la seule à tirer", ajoute le journaliste, qui affirme que les balles n’étaient pas en caoutchouc, mais bien réelles.
Mercredi, le colonel Sunsern Kaewkumnerd, le porte-parole de l'armée, avait averti que des "tireurs embusqués (seraient) déployés" et que l'usage de balles réelles serait autorisé, en cas de menaces, contre des "terroristes armés". "On ne sait pas vraiment si Nelson Rand était visé, précise toutefois Cyril Payen. Il y avait beaucoup de confusion."
Le journaliste canadien s’est retrouvé, vendredi matin, entre les "chemises rouges" et les soldats alors qu'il couvrait les affrontements devant le bazar de nuit de Suan Lum. Il a été fauché dans le dos alors qu’il courrait. "Ce genre d’incidents devait arriver, tant la situation" est tendue et confuse, estime Cyril Payen. Quelques heures après le début de l’opération, la capitale thaïlandaise est devenue le théâtre d’une véritable guérilla urbaine. L'armée ayant annoncé qu'elle entendait reprendre l’avenue par la force, des manifestants ont érigé une barricade afin d'empêcher les militaires de couper les accès à leur campement fortifié. "Depuis que leur chef militaire, Khattiya Sawasdipol, a été grièvement blessé jeudi, ils ne sont plus du tout organisés", rapporte Cyril Payen.
Depuis jeudi soir par cinq personnes sont mortes et 72 autres blessées. Parmi elles, Nelson Rand ainsi que deux journalistes thaïlandais qui ont eux aussi été touchés par balles.
Le 10 avril, lors de précédents affrontements à Bangkok, un journaliste japonais avait été tué alors qu'il couvrait des heurts entre l'armée et les manifestants antigouvernementaux. Depuis la mi-mars, ces heurts à répétition ont déjà fait une trentaine de morts et plus de 1 400 blessés.