L'actuel président du régime en place à Madagascar, Andry Rajoelina, annonce qu'il ne briguera pas le prochain mandat présidentiel, prévu le 26 novembre prochain. Il est à la tête du pays depuis l'éviction en mars 2009 du président Ravalomanana.
AFP - Le président du régime en place à Madagascar Andry Rajoelina a affirmé mercredi soir qu'il ne serait pas candidat à la prochaine élection présidentielle, dont il a annoncé la tenue pour le 26 novembre prochain.
"J'ai pris la décision de ne pas être candidat à l'élection présidentielle pour terminer la transition dans la neutralité", a déclaré M. Rajoelina, dans une allocution à la nation en langue malgache diffusée à la télévision nationale.
Entretien avec Andry Rajoelina, président en place à Madagascar
"Je me sacrifie pour ne pas sacrifier les Malgaches ", a-t-il expliqué, assurant que son "seul but est de mettre en place la quatrième République".
Face au blocage de la situation politique, M. Rajoelina, qui promettait depuis la semaine dernière une "feuille de route" pour sortir de la crise, a annoncé dans son allocution un calendrier pour la transition, qui doit s'achever par une élection présidentielle le 26 novembre.
Un référendum constitutionnel est prévu le 12 août, et des élections législatives le 30 septembre. Un "dialogue national" sera organisé auparavant du 27 au 29 mai, a précisé M. Rajoelina.
"J'ai pris mes responsabilités, et je pense que la communauté internationale prendra les siennes pour nous aider", a-t-il souligné.
"Cette décision est prise pour terminer la crise politique qui a assez duré. (...) La seule solution est de faire des élections dans la transparence", a poursuivi M. Rajoelina.
"J'ai beaucoup réfléchi, je sais que beaucoup souffrent et sont découragés, mais je serai toujours à vos côtés", a-t-il ajouté.
Madagascar est plongée dans une crise politique grave depuis fin 2008, qui a conduit à l'éviction en mars 2009 du président Marc Ravalomanana et à son remplacement par son principal opposant et ex-maire d'Antananarivo, M. Rajoelina, soutenu par l'armée.
Après des accords signés en 2009 à Maputo et Addis Abeba mais restés lettre-morte, une nouvelle tentative de médiation internationale s'est soldée par un échec début mai à Pretoria.
Depuis décembre, Andry Rajoelina, dont le régime est sous le coup de sanctions de l'Union africaine, faisait part de sa volonté d'organiser des élections législatives le plus rapidement possible.
La semaine dernière, M. Rajoelina avait échoué à obtenir un ralliement franc de l'armée, avec qui il voulait constituer un gouvernement militaro-civil.
Officiellement annoncée, la mise en place d'une nouvelle équipe gouvernementale n'a toujours pas eu lieu et M. Rajoelina n'a pas évoqué le sujet ce mercredi.
"C'est pour sortir les Malgaches du malheur que j'ai été négocié. J'ai toujours participé à ces négociations avec les autres (anciens présidents et chefs des trois mouvances de l'opposition), à Madagascar ou à l'extérieur. Malheureusement, les objectifs n'ont pas été atteints", a-t-il déploré.
"La crise ne date pas d'aujourd'hui, mais de 50 ans, 50 ans d'hypocrisie, de méchanceté, de mensonges. Ceux qui ont dirigé le pays l'ont entraîné vers sa perdition", selon M. Rajoelina.
"Je demande aux anciens (dirigeants du pays) de laisser libre le peuple malgache de s'exprimer et que chacun mette en avant son patriotisme", a-t-il conclu.