
Un soutien massif de la communauté internationale à la proposition de cessez-le-feu de l'Égyptien Hosni Moubarak s'est esquissé lors de la réunion du Conseil de sécurité. Israël a déclaré prendre "très au sérieux" cette proposition.
REUTERS - L'Egypte a proposé mardi soir un plan de cessez-le-feu immédiat entre Israéliens et combattants du Hamas dans la bande de Gaza qui pourrait bénéficier de l'ouverture d'un "couloir humanitaire" à destination des quelque 1,5 million de Palestiniens vivant dans le territoire.
Dans une conférence de presse commune avec le président français Nicolas Sarkozy à Charm El Cheikh, le président Hosni Moubarak a présenté une série de propositions, dont notamment la sécurisation de sa frontière avec la bande de Gaza.
Cette disposition fait partie des exigences israéliennes afin de faire cesser le trafic d'armes à destination des militants du Hamas dont les tirs de roquettes prennent le sud d'Israël pour cible.
L'ambassadeur d'Israël à l'Onu a annoncé que l'Etat hébreu prenait "très au sérieux" cette proposition du président Moubarak, sans fournir de précision sur ses chances d'être acceptée.
"Je suis certaine que cela va être étudié et nous verrons si cela est accepté", a dit Gabriela Shalev aux journalistes. "Mais nous la prenons très, très au sérieux."
Cette initiative égyptienne a été immédiatement soutenue par les Etats-Unis devant le Conseil de sécurité des Nations unies, réuni en session spéciale consacrée à la crise au Proche-Orient.
"Nous devons conclure d'urgence un cessez-le-feu qui puisse perdurer et qui permette de rétablir une sécurité réelle", a dit le secrétaire d'Etat amréricain Condoleezza Rice devant le Conseil.
"De fait, nous sommes satisfaits par la déclaration du président de l'Egypte et nous souhaitons la soutenir et donner suite à cette initiative", a ajouté Rice.
Toutefois, la chef de la diplomatie américaine, encore en poste pour moins de deux semaines, a précisé que ce cessez-le-feu devait être "durable et viable".
L'objectif de cet arrêt des combats ne doit pas être un retour à la situation qui prévalait dans la bande de Gaza avant le début de l'opération "Plomb durci" qui a fait 640 morts Palestiniens et plus de 2.700 blessés en 11 jours.
Dix Israéliens, dont sept soldats, ont été tués au cours de la même période.
L'administration Bush qui est favorable à ce cessez-le-feu estime qu'il doit intégrer trois paramètres: un arrêt des tirs de roquettes depuis Gaza, une ouverture des points de contrôle donnant accès au territoire et la fin des trafics d'armes via les tunnels creusés entre l'Egypte et la bande côtière.
La proposition de Moubarak a également été accueillie favorablement par le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas qui s'est exprimé devant le Conseil de sécurité.
De son côté, le Hamas a confirmé mardi soir qu'il discutait depuis plusieurs jours au Caire de ce plan de trêve et qu'il envisageait d'accepter un tel accord.
Présent à Charm El Cheikh pour une seconde rencontre en deux jours avec le "raïs" égyptien, Nicolas Sarkozy a annoncé disposer "d'éléments très précis" permettant de dire "qu'une délégation israélienne rencontrera une délégation égyptienne sans délai pour parler de cette question de sécurité."
"J'ai bon espoir que la réaction des autorités israéliennes permettra d'envisager de mettre un terme à l'opération qu'elles ont engagée sur Gaza, c'est-à-dire pas simplement à un cessez-le-feu, mais à un retrait", a ajouté Sarkozy.
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