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Malgré son revers électoral, Nick Clegg est l'homme à courtiser

Les libéraux-démocrates n’ont pas obtenu autant de voix qu’ils l’auraient souhaité. Mais ils détermineront plus que jamais qui va former le prochain gouvernement. D’après ses dernières déclarations, Nick Clegg pencherait pour les conservateurs...

La défaite est sévère pour les libéraux-démocrates. Encore grisé par les sondages favorables du milieu du mois d’avril, Nick Clegg goûte ce vendredi à l’amère déception. "Ça a été de toute évidence une nuit décevante pour les libéraux-démocrates. Nous n'avons simplement pas accompli ce que nous espérions", a-t-il sobrement déclaré à Sheffield, vendredi matin.

Selon les résultats partiels, les lib-dems obtiennent 51 sièges, soit 6 de moins que dans l’actuelle composition de la chambre des Communes. Avec 22,9% des voix, on est loin des 32% annoncés par le "Mail on Sunday" le 18 avril. Les lib-dems restent donc dans leur position traditionnelle, celui de troisième parti.

Nick Clegg avait fait une forte impression lors du premier débat télévisé, durant la campagne, à la mi-avril. Au point de susciter un mouvement de fascination autour de sa personne : la presse l'a comparé à Barak Obama pour son discours sur le "changement", à Winston Churchill pour sa popularité, à la chanteuse Susan Boyle pour sa capacité à surprendre (cf l'article des Observateurs de France 24).

Brutalement sous le feu des projecteurs, son style a été amplement commenté dans les médias. Une polémique est née sur ses origines sociales, Nick Clegg se présentant comme un candidat issu du peuple, alors que sa famille est plutôt aisée.

Faire jouer le suspens

Malgré la défaite électorale, Nick Clegg reste au centre de toutes les attentions. Puisqu’aucun des deux partis -Tories et Labour - n’obtient la majorité absolue, les lib-dems vont pouvoir jouer à plein leur rôle d’arbitrage. Vendredi matin, Nick Clegg faisait jouer le suspens. "Je pense qu'il serait préférable que tout le monde prenne un peu de temps pour que les gens obtiennent le bon gouvernement qu'ils méritent en ces temps très difficiles et incertains", a-t-il déclaré depuis sa circonscription de Sheffield où il a été réélu avec 53,4% des suffrages.

Et déjà en fin de matinée, il cherchait à faire tourner le vent politique. Alors que les analystes prédisaient une alliance entre les libéraux-démocrates et les travaillistes - Peter Mandelson, n°2 du gouvernement, le laissait encore entendre jeudi soir -, Nick Clegg a déclaré que les Tories sont les plus légitimes pour former un gouvernement. Ce qui laisse penser qu’il est prêt à s’allier avec David Cameron…