Le géant gazier russe a annoncé, ce mardi, que Moscou était prêt à reprendre les négociations avec Kiev afin de trouver une issue au différend énergétique qui affecte sérieusement la livraison de gaz vers une partie de l'Europe.
AFP - Le géant gazier russe Gazprom est prêt à reprendre les pourparlers avec l'Ukraine "à tout moment", a déclaré mardi le porte-parole du groupe contrôlé par l'Etat russe, Sergueï Kouprianov, après l'annonce de la visite d'une délégation ukrainienne jeudi à Moscou.
"L'annonce de la volonté de ne poursuivre les négociations que le 8 janvier nous surprend. Nous sommes prêts à entamer des négociations à tout moment, compte tenu de la situation de crise", a déclaré M. Kouprianov, selon des propos retransmis par la télévision russe.
Le patron de Naftogaz, Oleg Doubina, avait déclaré un peu plus tôt dans la journée qu'il se rendrait à Moscou jeudi pour y rencontrer son homologue russe de Gazprom, Alexeï Miller, suggérant que les négociations, interrompues au soir du 31 décembre, allaient donc reprendre.
La Russie avait suspendu le 1er janvier l'approvisionnement en gaz de l'Ukraine, faute d'un accord sur le prix pour 2009 et sur des arriérés de paiement.
Cette situation affecte plusieurs pays de l'Union européenne, car environ 80% des exportations de gaz russe destinées à l'Europe transitent via le territoire ukrainien.
Réitérant les accusations de Gazprom à l'égard de la société nationale ukrainienne Naftogaz, M. Kouprianov a affirmé que son groupe avait "pris des mesures pour prévenir d'éventuelles actions illégales de la part de Naftogaz Ukraine". Gazprom reproche à Naftogaz de lui "voler" du gaz destiné à l'UE.
"Les livraisons vers l'Ukraine ont été réduites. Des mesures additionnelles sont en train d'être prises pour répondre aux besoins de nos consommateurs européens", a-t-il ajouté.
"Des volumes supplémentaires sont livrés via le Bélarus, à travers le gazoduc Blue Stream, et nos réserves souterraines en Europe sont utilisées", a encore dit M. Kouprianov.
"La responsabilité de la situation qui s'est créée est toujours du côté ukrainien", a-t-il ajouté.
De leur côté, la présidence tchèque de l'UE et la Commission européenne ont déclaré dans un communiqué que les coupures de gaz russe à certains pays membres de l'UE étaient "complètement inacceptables", ajoutant que les livraisons devaient reprendre "immédiatement".
Les pays principalement concernés sont l'Autriche, qui dispose de l'une des trois plus importantes plateformes gazières d'Europe continentale, la Bulgarie, la Hongrie, la République tchèque, la Roumanie, la Croatie, la Macédoine, ainsi que la Grèce et la Turquie. L'Allemagne et la Pologne sont également touchées, mais dans une moindre mesure.