
Ex-général de l'armée, Seh Deng a rejoint le mouvement des "chemises rouges" au sein duquel il s'emploie à dénoncer la chute morale du gouvernement de Bangkok. Rencontre avec l'un des leaders de l'insurrection thaïlandaise.
Ce jour-là, Seh Deng, l’un des chefs militaires du mouvement anti-gouvernemental thaïlandais, se rend sur ce qu’il appelle "la ligne de front" afin d’inspecter les troupes.
Cet officier supérieur de l’armée régulière est aujourd’hui un général "rouge", ce qui lui vaut d'être qualifié de terroriste par le gouvernement thaïlandais. "Au lieu d’accuser les 'chemises rouges', le gouvernement devrait chercher les tueurs au sein de l’armée que personne ne contrôle plus", se justifie-t-il.
"On va prendre la Bastille"
Depuis le 7 avril, Bangkok est placée en état d’urgence. Le pouvoir entend ainsi contenir, sans trop de succès, l’agitation anti-gouvernementale qui dure depuis la mi-mars et qui s’est traduit par des manifestations géantes du mouvement des "chemises rouges".
Au sein du quartier d’affaires de la capitale thaïlandaise, le général s’assure que "tout est ok". Il raconte, à sa manière, les événements des dernières semaines. "Ici, c’est comme à Tienanmen, en Chine. Le gouvernement veut aussi envoyer des tanks contre le peuple sans armes, l’élite et l’armée n’ont aucune morale dans ce pays."
Seh Deng est visiblement prêt à aller jusqu’au bout de l’affrontement. "On fait comme à Paris, il y a 200 ans, on veut prendre la Bastille."