
Les autorités panaméennes souhaitent que l'ex-dictateur Manuel Noriega, détenu en France en vue d'un procès pour blanchiment d'argent, purge dans son pays les peines prononcées à son encontre.
AFP - Le Panama va demander à la France l'extradition de l'ancien dictateur Manuel Noriega, transféré mardi par les Etats-Unis à Paris afin d'y être jugé pour blanchiment d'argent, a annoncé mercredi le président panaméen, Ricardo Martinelli.
"Panama va faire la demande d'extradition comme le prévoient nos lois, mais tout dépend du gouvernement français", a déclaré M. Martinelli dans sa première réaction à l'extradition de Manuel Noriega des Etats-Unis vers la France.
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Le ministère panaméen des Affaires étrangères avait toutefois indiqué mardi que la demande d'extradition relevait de la Cour suprême et du ministère et non du gouvernement.
L'ancien dictateur de 76 ans a été condamné au Panama à 54 ans de prison pour son implication dans la disparition et le meurtre d'opposants entre 1968 et 1989, année où il a été chassé du pouvoir par une intervention militaire américaine. Après avoir été un proche allié de Washington pendant la Guerre froide, il était tombé en disgrâce pour son implication dans un trafic de drogue.
Le Panama n'a pas de traité d'extradition avec la France, mais si la justice panaméenne demande le transfèrement de Noriega, la démarche sera "viable", a estimé mercredi le vice-président panaméen et ministre des Affaires étrangères, Juan Carlos Varela.
Il a ajouté que ses services allaient envoyer ce mercredi les documents au pouvoir judiciaire pour qu'il signe la demande d'extradition.
Selon le ministre, le pays centraméricain souhaite que Manuel Noriega purge les peines prononcées contre lui au Panama pendant sa période de détention aux Etats-Unis pour trafic de drogue entre 1990 et 2007.
L'ancien dictateur, au pouvoir de 1981 à 1989, a été placé par un juge en détention provisoire après son arrivée en France mardi, en attendant son nouveau procès pour blanchiment d'argent.
Il avait été condamné par défaut en 1999 par le tribunal correctionnel de Paris à 10 ans de prison et 11,4 millions d'euros d'amende, mais il doit être rejugé car il n'a pas assisté à son procès.