Un kamikaze a fait sauter son véhicule rempli d'explosifs près d'un point de contrôle routier de la banlieue de Peshawar, dans le nord-ouest du Pakistan. Quatre policiers sont morts dans l'attentat.
AFP - Un kamikaze au volant d'une voiture bourrée d'explosifs a tué mercredi quatre policiers dans le nord-ouest du Pakistan, pays en proie à une vague très meurtrière d'attentats perpétrés par les talibans alliés à Al-Qaïda, a annoncé la police.
Il a fait exploser à l'aube son véhicule piégé à proximité d'un poste de contrôle de la police à Tir Bala, un village de la banlieue de Peshawar, la grande ville du nord-ouest, peuplée de 2,5 millions d'habitants, non loin des zones tribales frontalières avec l'Afghanistan, et fiefs des insurgés islamistes.
"Le véhicule était bourré d'explosifs. Quatre policiers ont été tués et 11 autres personnes blessées, dont deux policiers dans un état critique", a déclaré par téléphone à l'AFP Liaqat Ali, un responsable de la police.
Le poste de police, une maison en torchis, a été complètement détruit par l'explosion, qui a également endommagé une mosquée et une autre habitation.
Les policiers tués étaient de faction au point de contrôle routier situé devant le poste, a expliqué à l'AFP un autre officier, Mussarat Khan.
Parmi les 11 blessés figurent une femme et un religieux, ainsi que cinq autres civils, selon l'administration locale. Les autres sont des policiers.
Près de 3.300 personnes ont été tuées dans quelque 300 attentats --suicide pour la plupart-- depuis qu'à l'été 2007, les talibans pakistanais ont décrété le jihad à Islamabad, à l'unisson d'Oussama ben Laden en personne, pour le soutien apporté par le Pakistan à la "guerre contre le terrorisme" des Etats-Unis.
L'armée, qui a déjà perdu près de 3.000 hommes dans les combats dans les zones tribales et le nord-ouest depuis fin 2001, a lancé depuis un an une série d'offensives terrestres contre certains bastions des talibans.
Et ces derniers mois, la CIA et l'armée américaine basées en Afghanistan ont considérablement intensifié les tirs de missiles par leurs drones dans ces zones tribales, visant les cadres d'Al-Qaïda et les talibans, mais n'épargnant pas de nombreux civils selon les militaires pakistanais.
Les Etats-Unis considèrent les zones tribales pakistanaises comme l'"endroit le plus dangereux du monde", devenu le principal sanctuaire d'Al-Qaïda et la base arrière des talibans afghans.