
Nicolas Sarkozy et son épouse Carla Bruni-Sarkozy sont arrivés en Chine pour une visite d'État de trois jours destinée à sceller la réconciliation entre Paris et Pékin après la brouille autour de la question du Tibet en 2008.
Après une courte étape touristique dans le nord de la Chine, où ils ont visité le mausolée de l'empereur Qin Shi Huang et son armée de guerriers de terre cuite, Nicolas Sarkozy et son épouse, Carla, sont arrivés à Pékin ce matin. Cette visite d'État de trois jours est avant tout diplomatique. "Il y a un mot sur toutes les lèvres ici : ‘réconciliation’, affirme Christophe Robeet, envoyé spécial de FRANCE 24 à Pékin. La réconciliation après la brouille historique entre Paris et Pékin..."
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Plusieurs évènements ont en effet porté un sérieux coup aux relations franco-chinoises. D'abord le passage chaotique de la flamme olympique à Paris, avant les Jeux de Pékin. En avril 2008, des manifestants pro-Tibétains avaient harcelé les porteurs de la flamme et obligé les organisateurs à interrompre le relais avant son terme. Ensuite, la rencontre entre le président français, Nicolas Sarkozy, et le dalaï-lama, le chef spirituel tibétain, en Pologne en décembre 2008. "Deux faits qui avaient ulcéré les dirigeants chinois", commente Christophe Robeet. En colère, la Chine avait alors demandé le report d'un sommet prévu avec l'Union européenne (UE).
L'offensive de réconciliation devrait être définitivement conclue avec cette visite d'État de Nicolas Sarkozy, la seconde de son mandat. En décembre 2009 déjà, le Premier ministre français, François Fillon, était venu porter un message d'apaisement. "La ‘realpolitik’ a repris le dessus, confirme Christophe Robeet. On a l'impression que les deux parties ont mis de l'eau dans leur vin. Paris est pleinement conscient que la Chine est un acteur de plus en plus important sur la scène diplomatique." Le chef de l’Etat français a tenu des propos en ce sens à l’agence Chine Nouvelle, à qui il a assuré que la Chine est un "acteur incontournable".
Pas de sujets qui fâchent
Nicolas Sarkozy, qui rencontre ce matin le président chinois Hu Jintao au Palais du Peuple, place Tiananmen, doit évoquer avec lui le renforcement du "partenariat stratégique" entre les deux pays. La nouvelle gouvernance mondiale et le nouvel ordre monétaire international, que le chef de l'État français souhaite mettre au cœur de la présidence française du G20, à partir de novembre, sont à l'ordre du jour de la rencontre.
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Accompagné de plusieurs ministres, Nicolas Sarkozy abordera également le dossier du nucléaire iranien, la Chine étant l'un des membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies. Paris tentera de convaincre Pékin d'adopter de nouvelles sanctions à l'égard de Téhéran, auxquelles la Chine reste pour l'instant opposée.
Aucune signature de contrats économiques n'est prévue, et les sujets qui fâchent (la démocratie, les droits de l'Homme ou encore le sort des prisonniers politiques) ne devraient pas être abordés. Les journalistes ne seront pas autorisés à poser des questions lors de la conférence de presse commune des deux chefs d'État.
Ce soir, Nicolas et Carla Sarkozy seront les hôtes du traditionnel dîner d'État. Le couple présidentiel a également prévu de se rendre sur la Grande Muraille, aux Tombeaux des Ming et à la Cité interdite. Le président français inaugurera, vendredi, le pavillon français de l'exposition universelle de Shanghaï.