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La ville de Gaza partiellement encerclée, selon Barak

Le ministre israélien de la Défense Ehud Barak affirme que la ville de Gaza est partiellement encerclée, après que l'armée israélienne ait avancé dans la bande de Gaza et concentré son offensive autour de la ville.

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Et regardez le reportage de notre correspondant à Jérusalem: "La Cisjordanie se sent trahie par ses dirigeants".

Le ministre israélien de la Défense Ehud Barak a affirmé lundi que la ville de Gaza était partiellement encerclée, au troisième jour de l'offensive terrestre.

"La ville de Gaza est partiellement encerclée", a déclaré M. Barak devant la commission des Affaires étrangères et de la Défense du parlement, qui ne siégeait pas exceptionnellement à huis clos.

Les propos du ministre de la Défense confirment les descriptions de témoins selon lesquels des blindés israéliens opéraient au sud, au nord et à l'est de Gaza-ville.

"Nous avons durement frappé le Hamas, mais tous les objectifs que nous nous sommes fixés n'ont pas encore été atteints, et l'opération continue", a encore dit M. Barak.

"Nous faisons tout ce qu'un Etat se doit de faire pour défendre ses citoyens. Nous voulons que les attaques contre nos citoyens et nos soldats cessent", a-t-il ajouté, précisant que le réapprovionnement en armes du mouvement islamique devait aussi cesser.
    

Les forces armées israéliennes autour de la ville de Gaza

 
Les forces israéliennes ont poursuivi dans la nuit de dimanche à lundi leur offensive terrestre au coeur de la bande de Gaza, où plus de 510 Palestiniens ont péri depuis le début de la guerre déclenchée par Israël pour mettre fin aux tirs de roquettes palestiniennes.

Appuyées par des bombardements de l'artillerie et de l'aviation, les troupes israéliennes ont avancé en profondeur dans plusieurs secteurs du territoire contrôlé par le Hamas, où elles avaient pénétré samedi soir après une semaine de frappes aériennes.

En dépit de la détérioration de la situation humanitaire à Gaza, Israël a souligné dimanche qu'il n'arrêterait pas son offensive, alors que plusieurs initiatives diplomatiques tentaient d'arracher un cessez-le-feu.

Les troupes israéliennes, appuyées par des bombardements de l'artillerie, de l'aviation et de la marine de guerre, ont avancé en profondeur dans plusieurs secteurs de la bande de Gaza.

Le chef des services d'urgences à Gaza, Mouawiya Hassanein, a annoncé que 512 Palestiniens, dont 87 enfants, avaient été tués et plus de 2.450 autres blessés depuis le début de la guerre, le 27 décembre.

Il a averti que ce bilan était sans doute inférieur à la réalité, du fait des difficultés des ambulances à se rendre sur les lieux des combats.

Des témoins ont affirmé que les blindés israéliens avaient notamment pris position dimanche sur l'axe Salaheddine, la principale route nord-sud du territoire, isolant la ville de Gaza du sud.

Des troupes israéliennes ont également progressé vers la périphérie de Gaza, et notamment dans le quartier de Zeïtoun (est).

Des combats ont également eu lieu dans la journée dans le nord, près des localités de Jabaliya, Beit Hanoun et Beit Lahya.

Les bombardements ont baissé d'intensité dans la soirée alors que les survols des avions militaires israéliens continuaient.

Au moins 70 Palestiniens ont péri depuis l'entrée des troupes israéliennes dans la bande de Gaza samedi, a-t-on appris de source médicale palestinienne.

Côté israélien, un bilan officiel a fait état d'un soldat tué et de 19 autres blessés dimanche, ce qui porte à 49 le nombre de militaires blessés depuis le début de l'offensive terrestre.

La guerre a entraîné une profonde dégradation d'une situation humanitaire déjà précaire dans un territoire où s'entassent 1,5 million d'habitants.

L'électricité était coupée dans la plupart des localités et les pénuries de carburant s'aggravaient. Commerces et administrations sont restés fermés dimanche. Les rues étaient désertes, à l'exception de files d'attente devant les quelques boulangeries ouvertes en prévision d'un siège prolongé.

"Nous vivons dans la peur", a confié Abdelrahim Malaka, un habitant de Gaza. "Nous appelons le monde entier à avoir pitié de nous et à nous sauver des Israéliens. Qu'ont fait nos enfants pour mériter qu'on bombarde leurs maisons?"

Malgré l'offensive terrestre, des activistes palestiniens ont tiré 32 roquettes et obus de mortier depuis samedi soir sur Israël, blessant légèrement une femme, a indiqué l'armée.

"Il n'y a pas de combats rapprochés", a affirmé un haut responsable militaire israélien. "L'essentiel de l'opposition est sous forme de tirs d'obus de mortier".

Un haut responsable du Hamas, Moushir al-Masri, a affirmé que "l'ennemi" n'avait "pas réussi à atteindre ses objectifs et que la résistance, avec le peu de moyens dont elle dispose, l'a surpris".

Le Hamas a qualifié de "farce" l'incapacité du Conseil de sécurité de l'ONU à s'entendre, samedi soir, sur un texte appelant à la fin des hostilités à Gaza, essentiellement en raison de l'intransigeance des Etats-Unis.

Une impasse que le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a dit regretter dimanche soir, ajoutant qu'il allait "travailler activement avec des membres du Conseil et d'autres responsables clés, en particulier des dirigeants arabes (...), afin de faciliter l'émergence d'un consensus"

Le président palestinien Mahmoud Abbas et les ministres arabes des affaires étrangères doivent se rencontrer lundi au siège de l'ONU à New York.

Malgré les pressions, le Premier ministre israélien sortant Ehud Olmert a refusé d'arrêter l'offensive.

"Israël ne peut pas stopper ses activités militaires avant d'avoir atteint les objectifs qu'il s'est fixés", a dit M. Olmert par téléphone au président russe Dmitri Medvedev qui a annoncé l'envoi d'un émissaire dans la région.

Le président français Nicolas Sarkozy était attendu lundi en Egypte, première étape d'une tournée éclair au Proche-Orient pour chercher "les chemins de la paix".

La chaîne de télévision qatarie Al-Jazira a rapporté de son côté que le Hamas allait envoyer lundi au Caire, sur invitation égyptienne, une délégation pour parler de la guerre à Gaza. Mais l'information n'a pu être confirmée auprès du Hamas.

Le ministre israélien des Affaires sociales, Yitzhak Herzog, a affirmé en citant les services israéliens de renseignements, que le Hamas cherchait une issue lui permettant de sauver la face après le déclenchement de l'offensive israélienne.

Une délégation de l'Union européenne se trouve également dans la capitale égyptienne dans le cadre d'une mission pilotée par le chef de la diplomatie tchèque, Karel Schwarzenberg, dont le pays occupe la présidence tournante de l'UE.

Entre temps des dizaines de milliers de personnes ont continué à manifester à travers le monde contre l'offensive israélienne.

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