![À Delhi, un groupe de Français s'impatiente À Delhi, un groupe de Français s'impatiente](/data/posts/2022/07/15/1657890867_A-Delhi-un-groupe-de-Francais-s-impatiente.jpg)
Des médicaments qui manquent, des visas qui arrivent à expiration, plus aucune prise en charge ni par la compagnie aérienne ni par l'ambassade... Bloqués à New Delhi depuis vendredi, 46 Français sont fatigués et en colère.
Leur avion devait décoller vendredi, en fin de matinée, de l'aéroport de New Delhi. Ce dimanche matin, l'hôtel dans lequel ils ont été hébergés, dans le sud de la capitale indienne, leur a demandé de quitter les lieux. "Après plusieurs faux départs, Air India nous a rassemblés dans cet hôtel splendide, le Vasant Jaypee Hôtel, raconte Norbert Vidalie, joint par téléphone. Il avait un accord avec la compagnie aérienne pour nous héberger pendant 48 heures, mais pas plus. Je ne sais plus exactement quand nous sommes arrivés. J'ai du mal à me repérer dans le temps, je suis en vrac."
Dans le groupe de 46 personnes, qui devaient toutes embarquer sur le même vol, le stress et la fatigue s'accumulent. Plusieurs personnes commencent à manquer de médicaments. "J'avais fait un stock, mais il est terminé, raconte Norbert Vidalie. Je me suis fait jeter d'un hôpital indien ; on m'a donné l'adresse d'une grande pharmacie, mais je n'ai pas encore pu y aller. J'ai vraiment besoin de ce médicament." Avec eux se trouve aussi une femme de 79 ans, qui était en voyage organisé. "Il fait 45 degrès...", ajoute Norbert Vidalie.
Un autre problème : les visas de plusieurs personnes arrivent à expiration et d'autres ne peuvent plus retirer d'argent. "Ma carte bleue expire dans 4 jours. Je ne sais pas comment je vais pouvoir payer l'hôtel si la situation se prolonge", explique Norbert Vidalie.
"Rien ne justifie une telle inhumanité"
Réunis dans le hall de l'hôtel, beaucoup sont en colère. "La compagnie Air India s'est défaussée, ses reponsables nous disent que le problème ne vient pas d'eux, explique Jenny Gérard, Parisienne. Nous avons quand même obtenu que l'hôtel fasse venir un bus pour nous conduire dans un autre établissement du centre de Delhi et nous avons pu négocier les tarifs pour obtenir un prix intéressant. Nous avons aussi fait venir une chaîne de télévision indienne, la NDTV, pour essayer de faire bouger les choses."
Alors que le caméraman tentait dimanche matin de filmer le groupe, la tension est montée. "La sécurité de l'hôtel ne voulait pas le laisser filmer à l'intérieur, un des vigiles a menacé de casser sa caméra, témoigne Manuel Pidoux de la Maduère. Tout le groupe a dû s'interposer et entourer le journaliste ; nous avons fait les interviews à l'extérieur."
Plusieurs personnes dénoncent également le manque de soutien de la part de l'ambassade de France à Delhi. "Ils ont déclaré qu'ils étaient débordés et qu'ils ne pouvaient rien faire pour nous, déplore Jenny Gérard. Leur rôle est pourtant d'aider les Français à l'étranger ! C'est un cas de catastrophe naturelle. Les Finlandais, par exemple, sont hébergés et pris en charge par leur ambassade jusqu'à ce que ça se débloque." "Malgré ce qui se passe, l'ambassade était fermée samedi et dimanche. Ce sont pourtant nos impôts qui paient ces fonctionnaires !, rénchérit Norbert Vidalie. Une employée de l'ambassade que nous avons eue au téléphone a même refusé de nous donner son nom. Rien ne justifie une telle inhumanité, de la part d'Air India et de l'ambassade."
Dans l'expectative, ces Français font bloc. Ils affirment vouloir se rendre devant le siège de l'ambassade pour témoigner de leur mécontentement et vont se relayer pour appeler quotidiennement leur compagnie aérienne. "Si on se sépare, on est foutu, juge Norbert Vidalie. Il y a des coups de pression à certains moments, car la situation est assez violente, mais globalement il y a une grande solidarité entre nous."