Le nord-ouest du Pakistan a été frappé par deux explosions, qui ont occasionné la mort d'au moins quarante personnes qui avaient été déplacées auparavant, selon la police locale. Une soixantaine d'autres ont été blessées.
AFP - Quarante-et-une personnes ont été tuées et une soixantaine blessées samedi dans deux attentats suicide commis par deux kamikazes en burqa au moment de la distribution de l'aide dans un camp de personnes déplacées dans le nord-ouest du Pakistan, a annoncé la police locale.
"Il y a eu 41 morts dans le double attentat suicide et 64 blessés", a déclaré à l'AFP le chef de la police locale Dilawar Khan Bangash, joint par téléphone.
Les kamikazes sont venus à pied au milieu de la foule vêtus de burqas, qui est portée traditionnellement porté par des femmes dans certaines zones du nord-ouest du pays et en Afghanistan, a-t-il dit.
"Il s'agit d'attentats suicide. Les restes des kamikazes ont été retrouvés. Les explosions ont eu lieu au point de distribution de l'aide aux personnes déplacées", a dit le responsable.
La plupart des victimes appartiennent aux tribus Mani Khel et Baramad Khel et elles s'étaient rassemblées pour être enregistrées après avoir fui les combats dans la région d'Orakzai, a-t-il dit.
Les attentats ont été commis dans le camp de Kacha Pukha non loin de la ville de garnison de Kohat, dans le nord-ouest du pays, et l'un des principaux lieux d'accueil des personnes fuyant les violences et l'offensive de l'armée pakistanaise contre les talibans dans les régions tribales.
"La première explosion a eu lieu au moment de la distribution de l'aide aux réfugiés. Quelques minutes plus tard, il y a eu une deuxième explosion, au moment où les corps des victimes (de la première explosion) étaient retirés", a expliqué le responsable de la police.
De nombreux déplacements de populations se déroulent dans les zones tribales du nord-ouest du Pakistan en raison des violences des talibans et de l'offensive de l'armée pakistanaise. Selon les Nations unies, 1,3 million de personnes sont déplacées.
Quelque 210.000 personnes ont ainsi été déplacées depuis les zones d'Orakzai et de Kurram vers les villes de Kohat et d'Hangu.
Par ailleurs, le chef d'état-major pakistanais, le général Ashfaq Kayani, a présenté samedi de rares excuses pour la mort "malheureuse" de civils au cours d'une offensive la semaine dernière dans la zone tribale de Khyber.
Selon l'armée, au moins 42 insurgés ont été tués lors d'échanges de tirs et de deux raids aériens samedi dernier dans la vallée de Tirah mais des membres des tribus locales ont ensuite affirmé que des douzaines de civils avaient été tués.
Le Pakistan est en proie à une vague d'attentats --pour la plupart suicide-- qui ont fait plus de 3.200 morts en près de trois ans. Ils sont généralement attribués aux talibans pakistanais, alliés à Al-Qaïda.