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Attentat meurtrier dans un hôpital de Quetta

Une bombe, probablement déclenchée par un kamikaze à pied, a explosé dans un hôpital de Quetta, faisant au moins huit morts. L'explosion a retenti peu après l'arrivée dans le centre médical du corps d'un banquier chiite assassiné un peu plus tôt.

AFP - Au moins huit personnes, dont trois policiers et un cameraman de télévision, ont été tuées vendredi dans un attentat à la bombe dans un hôpital de Quetta (sud-ouest du Pakistan), selon la police qui l'attribue aux violences entre sunnites et chiites.

L'engin, probablement déclenché par un kamikaze à pied, a explosé peu après que le corps d'un banquier chiite assassiné un peu plus tôt fut amené à l'hôpital, a expliqué à l'AFP Shams Ullah, officier de la police de Quetta.

"Il semble que cela fasse partie des violences sectaires", relativement fréquentes à Quetta comme dans le reste du pays, la minorité chiite étant souvent la cible d'assassinats et d'attentats perpétrés par des groupes sunnites extrémistes, selon l'officier.

"Huit personnes ont été tuées, dont deux officiers de police, un membre d'une unité de commando de la police et un cameraman d'une chaîne de télévision" pakistanaise, a déclaré à des journalistes Qazi Abdul Wajid, chef de la police de la province du Baloutchistan, dont Quetta est la capitale.

Au moins 35 autres personnes ont été blessées, selon lui.

Le banquier avait été tué par balles devant son bureau et l'attentat visait manifestement les membres de sa famille et de sa communauté qui accompagnaient le corps à l'hôpital.

"Les premières indications laissent penser qu'il s'agirait d'un attentat suicide", a déclaré également le chef de la police provinciale.

"Nous avons trouvé deux jambes et une tête sur le lieu de l'attentat", a expliqué à l'AFP un autre officier de police, Mohammad Iqbal, pour qui il s'agit d'un attentat suicide.

Quetta est régulièrement secouée par des attaques antichiites mais l'immense majorité des quelque 370 attentats --pour la plupart suicide-- ayant fait plus de 3.200 morts au Pakistan depuis près de trois ans sont le fait des talibans pakistanais, alliés à Al-Qaïda, et visent essentiellement les forces de sécurité et les bâtiments gouvernementaux, sans épargner d'innombrables civils.

Les violences visant les chiites sont également le fait des talibans sunnites ou de groupes extrémistes liés à eux.

Avec 20% d'une population estimée à 167 millions d'habitants, la communauté chiite est minoritaire en République Islamique du Pakistan, dominée par le sunnisme. Les talibans et d'autres groupes armés en ont fait publiquement une cible.

Les violences entre chiites et sunnites ont fait des milliers de morts depuis la fin des années 1980, l'immense majorité parmi les chiites.