En appel, le ministère public a émis un avis défavorable à la demande d'extradition de l'ingénieur iranien Majid Kakavand (photo) vers les États-Unis. Le délibéré est attendu le 5 mai.
AFP - Le parquet général de la cour d'appel de Paris a émis un avis défavorable à l'extradition vers les Etats-Unis d'un ingénieur iranien, Majid Kakavand, accusé par la justice américaine d'avoir illicitement fourni à l'Iran des produits "à double usage", civil et militaire.
La chambre de l'instruction de la cour d'appel a mis son arrêt en délibéré au 5 mai.
Majid Kakavand est accusé par la justice américaine, qui réclame son extradition, d'avoir acheté auprès de compagnies du New Jersey, d'Alabama et de Californie des composants électroniques ou instruments de mesure via une société malaisienne et de les avoir illégalement exportés vers l'Iran via la Malaisie.
itS'appuyant sur une expertise de la Direction générale de l'armement (DGA) concluant que les biens en question ne sont pas à double usage, la représentante du parquet général a estimé que "les faits incriminés par la justice américaine n'étaient pas punissables en France à l'époque des faits". Des représentants du ministère public américain assistaient à l'audience.
Cet ingénieur iranien de 37 ans avait été arrêté le 20 mars 2009 à l'aéroport parisien de Roissy alors qu'il venait passer des vacances en France.
Les autorités iraniennes ont demandé à plusieurs reprises à la France de libérer M. Kakavand dont le sort, bien que Paris et Téhéran s'en défendent, a parfois été lié par la presse à celui de la jeune française Clotilde Reiss, retenue en Iran depuis l'été 2009 sous l'accusation d'atteinte à la sécurité nationale de l'Iran.
Après un long procès, Mlle Reiss, assignée à résidence à l'ambassade de France à Téhéran, attend toujours un jugement qui aurait dû être rendu fin janvier. L'Iran a espéré le 8 avril, par la voix du ministre des Affaires étrangères Manouchehr Mottaki, que la justice française rende "un verdict d'innocence" à l'égard de l'ingénieur iranien.