logo

Alors que le président déchu du Kirghizstan Kourmanbek Bakiev et le gouvernement de transition semblent prêts à ouvrir des discussions, le président russe estime que le pays peut se transformer en un "second Afghanistan".

REUTERS - Le Kirghizistan est au bord de la guerre civile et risque de se transformer en un "second Afghanistan", a estimé mardi soir le président russe Dmitri Medvedev.

 "Tel que je vois les choses, le Kirghizistan est au bord de la guerre civile", a estimé Medvedev devant un club de réflexion (think tank) de Washington, où il a pris part lundi et mardi au sommet sur la prévention du terrorisme nucléaire.

Pour le numéro un russe, il existe un réel danger de voir le Kirghizistan scindé en deux, les tensions persistant après le soulèvement qui a vu la fuite du président Kourmanbek Bakiev et l'installation au pouvoir, à Bichkek, d'un gouvernement de transition constitué d'opposants.

"Notre mission consiste à aider le peuple kirghize à trouver une voie de sortie pacifique hors de cette crise", a dit Medvedev, en suggérant au président Bakiev de démissionner en bonne et due forme afin de désamorcer la crise et d'éviter qu'elle ne transforme le pays en un "second Afghanistan".

"Certaines personnalités politiques devraient prendre des décisions responsables", a-t-il dit devant l'institution Brookings.

Bakiev, chassé le 7 avril de la capitale Bichkek par de violentes émeutes qui ont fait dans les 80 morts, s'est réfugié dans ses bastions du sud du pays, dans la région de Jalalabad.

Mardi, il a pour la première fois concédé qu'il pourrait démissionner, à condition que le gouvernement de transition garantisse sa sécurité. Jusqu'à présent, il avertissait que si
on cherchait à le capturer, le pays connaîtrait un bain de sang.

Medvedev a laissé entendre d'autre part que la Russie n'avait tiré les ficelles d'aucun complot visant à chasser les Américains de la base de Manas.

"Lorsque je rencontrais le président Bakiev, je lui disais toujours qu'il était nécessaire d'aider nos partenaires américains à résoudre les problèmes de l'Afghanistan - la
question étant comment apporter une telle aide, et avec quel degré d'efficacité", a dit Medvedev.

it
Le président kirghize Kourmanbek Bakiev : "Quelles sont les conditions pour que je démissionne ?"