Le président de la République a souhaité que les Nations unies prennent rapidement des sanctions contre Téhéran, soupçonné de vouloir se doter de l'arme atomique, en marge du Sommet sur la sécurité nucléaire qui s'est achevé mardi à Washington.
REUTERS - Nicolas Sarkozy a estimé mardi que la "minute de vérité" sur le dossier iranien était proche et il a réaffirmé que la France était prête à envisager des sanctions hors du cadre d'une résolution du Conseil de sécurité de l'Onu s'il n'était pas possible de parvenir à un accord.
Lors d'une conférence de presse à l'issue du sommet de Washington sur la prévention du terrorisme nucléaire, le président français s'est cependant montré relativement optimiste sur la possibilité de parvenir à une telle résolution.
"Je crois que chacun progresse vers l'idée que la situation actuelle ne peut pas continuer trop longtemps", a-t-il dit. "Je reviens du sommet plus optimiste parce que j'ai trouvé une claire compréhension que le temps maintenant presse vraiment."
Le dossier iranien n'était pas officiellement à l'ordre du jour du sommet mais il était dans tous les esprits et dans les discussions bilatérales qui ont émaillé cette réunion des chefs d'Etat et de gouvernement des principales puissances du monde.
Nicolas Sarkozy a assuré qu'il était pour sa part "absolument" sur la même ligne que son homologue américain, Barack Obama, avec qui il a dit "pousser dans le même sens".
Il a estimé qu'un calendrier "raisonnable" pour l'obtention au Conseil de sécurité de l'ONU de sanctions renforcées pour amener les dirigeants iraniens à renoncer à tout programme nucléaire militaire ne pouvait pas aller au-delà de fin mai.
"Donc, vraiment, la minute de vérité approche", a souligné le président français, pour qui une résolution au Conseil de sécurité serait préférable, afin de donner une légitimité internationale à des sanctions.
Mais la question de sanctions hors du cadre d'une résolution se posera de toute manière, a-t-il ajouté. "Soit, ce que j'espère, nous obtenons une résolution des
Nations unies et forcément elle sera moins forte que nous pourrions le souhaiter puisqu'il aura fallu rassembler tout le monde. Mais libre à l'Europe comme à d'autres partenaires - les Etats-Unis - de demander des sanctions plus sévères sur ces
bases", a-t-il expliqué.
"Soit, ce que je ne veux pas imaginer, nous n'arrivons pas à avoir la majorité au Conseil de sécurité et, dans ce cas-là, le problème reste posé : il faudra quand même décider un certain nombre de choses", a ajouté Nicolas Sarkozy.
Le président français avait évoqué la veille, dans une interview à la chaîne de télévision américaine CBS, des sanctions financières contre des dirigeants de l'Iran ou un boycottage du pétrole iranien.
Il n'a pas voulu, mardi, entrer dans les détails.
"Dans l'éventail des sanctions qui sont sur la table il peut y avoir des sanctions ciblées, notamment sur un certain nombre de personnalités, notamment par des banques, notamment situées dans des pays amis et extrêmement concernés par la dérive du
régime iranien", s'est-il borné à déclarer, en faisant allusion aux pays pétroliers arabes du Golfe.