Toulouse est sorti largement vainqueur du duel fratricide qui l'opposait au Stade Français en quart de finale de la Coupe d'Europe (42-16). Le club de la Ville Rose affrontera Leinster en demi-finale.
AFP - Le Stade toulousain, d'abord très emprunté face à un adversaire jouant son honneur, a sorti le grand jeu pour l'emporter (42-16) face au Stade Français, dimanche au Stadium, et s'est offert la 9e demi-finale de Coupe d'Europe de son histoire qui l'opposera aux Irlandais du Leinster.
Les Toulousains, triples champions d'Europe (1996, 2003, 2005), retrouveront le Stadium le 1er mai pour y défier le tenant du titre emmené par Brian O'Driscoll, sur la route de la finale programmée le 22 mai au Stade de France. Une revanche s'impose après le quart de finale perdu (35-41) face aux Dublinois au Stadium en 2006.
Après une première mi-temps pleine d'orgueil, le Stade Français a abandonné ses dernières illusions en prenant l'eau de toutes parts au cours d'un second acte qui symbolise à merveille sa saison ratée.
Les Toulousains, bousculés et bafouillant leur rugby pendant une demi-heure, s'en sont remis à l'expérience de Yannick Jauzion, grand bonhomme du match, et à la botte de David Skrela, auteur de 27 points au pied, pour reprendre l'ascendant, avant un épilogue en feu d'artifice récompensé par deux essais de Patricio Albacete et Cédric Heymans.
"Cette équipe peut mieux faire et elle le sait. Ca a été difficile car on n'entre pas bien dans le match, on a la pression. Mais en fin de première mi-temps et en deuxième mi-temps, on a montré qu'on pouvait rivaliser avec les meilleurs d'Europe", a analysé le manageur toulousain, Guy Novès.
Les précautions de langages toulousaines qui avaient rythmé la semaine n'étaient pas usurpées. Annoncés revanchards après l'humiliation (0-29) subie en Top 14 le 6 mars au Stade de France, les Parisiens livraient une grosse entame de match en récupérant de nombreux ballons grâce à sa défense de fer et en renvoyant systématiquement les Toulousains réfléchir à leurs imprécisions dans leur camp.
Heymans sauvait les siens sur une première attaque de Beauxis mais la seconde faisait mouche, avec l'essai du capitaine parisien Rodrigo Roncero.
"Nous avons fait une bonne première mi-temps mais on aurait dû marquer davantage lors de notre domination. Le haut niveau ne supporte pas l'à peu-près et on l'a payé au prix fort. Certains aussi n'ont pas été au niveau de performance", a regretté le futur-ex entraîneur parisien, Jacques Delmas.
Delmas pourra aussi regretter son effectif notoirement insuffisant face à l'armada toulousaine et dont la réaction en deuxième mi-temps se limita à deux pénalités de Beauxis.
Après le mouvement d'école initié et conclu par Jauzion juste avant la pause, les Rouge et Noir resserraient leur étreinte et harcelaient une défense aux abois, sanctionnée par un essai en force d'Albacete, une exclusion temporaire "collective" de Simon Taylor et un mouvement de grande classe entre Médard et Heymans qui permettait au public toulousain d'exulter.