Les États-Unis, la Chine, la France, la Grande-Bretagne et la Russie ainsi que l'Allemagne travaillent sur un projet de résolution de l'ONU prévoyant des sanctions contre Téhéran, accusé de vouloir se procurer l'arme nucléaire.
AFP - Les ambassadeurs des six pays chargés du dossier nucléaire iranien ont entamé jeudi leur réunion à New York en présence du représentant chinois qui a estimé que la rencontre était "très importante".
Les ambassadeurs des cinq Etats membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU (Chine, Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Russie) et de l'Allemagne se sont retrouvés au siège de la mission britannique auprès de l'ONU vers 14H30 locales (18H30 GMT), a constaté l'AFP.
"C'est une négociation très importante", a déclaré à la presse l'ambassadeur de Chine, Li Baodong, à son arrivée.
Les Six devaient travailler sur un projet de résolution rédigé par les Etats-Unis et prévoyant notamment des sanctions à l'égard des Gardiens de la révolution iraniens, considérés comme impliqués dans les activités de prolifération nucléaire.
Pékin, premier partenaire commercial de Téhéran, privilégie la voie de la négociation sur celle des sanctions dans le dossier nucléaire iranien.
"La Chine continue à penser que le dialogue et les consultations sont le meilleur moyen de résoudre la question nucléaire iranienne", a encore répété jeudi à Pékin la porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Jiang Yu, lors d'un point de presse.
De son côté, la diplomatie américaine a réaffirmé son intention de faire pression sur Téhéran, soupçonné de vouloir se procurer l'arme atomique sous couvert d'activités nucléaires civiles.
"Nous continuons à tout faire pour produire une résolution dès que possible", a déclaré à la presse le porte-parole du département d'Etat, Philip Crowley.
Mercredi, le chef de la diplomatie française Bernard Kouchner avait annoncé la participation de la Chine à cette réunion, en espérant une "résolution qui ne soit pas a minima".
La réunion survient alors que les présidents russe Dmitri Medvedev et américain Barack Obama ont affiché à Prague une fermeté commune sur cette question, évoquant tous deux la perspective d'une nouvelle série de sanctions.
Peu après avoir signé un nouveau traité de réduction des arsenaux nucléaires russes et américains avec son homologue, M. Obama a déclaré que son pays et la Russie souhaitaient que l'Iran subisse les "conséquences" de son attitude sur le dossier nucléaire.
"Les Etats-Unis et la Russie font partie d'une coalition de pays qui insistent pour que la République islamique d'Iran subisse des conséquences car elle n'a eu de cesse de faillir à ses obligations", a-t-il dit, constatant l'échec d'une politique de la "main tendue" à l'Iran qu'il avait engagée au début de son mandat.
"Nous travaillons ensemble au Conseil de sécurité de l'ONU pour adopter des sanctions sévères à l'encontre de l'Iran", a-t-il affirmé.
M. Medvedev a de son côté déclaré qu'il ne "pouvait exclure" des sanctions. "Ces sanctions doivent être sensées, en mesure de susciter le comportement adéquat", a-t-il déclaré au cours d'une conférence de presse commune avec M. Obama.
A Washington, le département d'Etat a indiqué que l'Iran serait "un sujet important" au sommet nucléaire prévu lundi et mardi dans la capitale américaine.
"Il y aura des réunions, des entretiens bilatéraux (...) Nous nous attendons à ce que l'Iran soit un sujet de discussion important", a déclaré Philip Crowley.