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Les intempéries font au moins 145 morts, les recherches se poursuivent

Le dernier bilan des intempéries survenues au Brésil s'élève à 145 morts au moins. Un nouveau glissement de terrain s'est produit mercredi soir, près de Rio, dans lequel 60 personnes pourraient avoir été ensevelies.

AFP - Un nouveau glissement de terrain s'est produit mercredi soir, près de Rio, où jusqu'à 60 personnes pourraient être ensevelies alors que la défense civile a diffusé un nouveau bilan des pluies qui s'abattent sur la région depuis lundi de 145 morts.

Selon la chaîne brésilienne Globo, citant la municipalité, quelque 45 maisons ont été emportées à 21H30 locales (00H30 GMT) par un glissement de terrain à Niteroi, ville reliée à Rio par un pont de 15 km sur la mer.

Niteroi est la ville qui a enregistré le plus lourd bilan depuis l'arrivée lundi soir de pluies diluviennes dans l'Etat de Rio.

Selon la Défense civile, 46 victimes ont été recensées dans la ville de Rio, et 67 à Niteroi, de l'autre côté de la baie de Rio

Le dernier bilan communiqué mercredi en début de soirée faisait état d'au moins 133 morts dans l'ensemble de l'Etat, mais les chiffres augmentent au fur et à mesure que les secouristes déblayent les zones recouvertes de boue.

Ce nouveau glissement de terrain intervient alors que Rio en deuil se relevait avec peine mercredi d'intempéries meurtrières, alors que les autorités étaient critiquées pour le chaos vécu par des millions de cariocas.

Depuis le début de la journée, les pluies ne tombaient plus que par intermittence, laissant espérer que le pire était désormais passé.

La situation "est meilleure qu'elle n'était hier", s'était réjoui tôt mercredi le maire de Rio Eduardo Paes, devant la presse. La ville a été plongée de lundi soir à mardi dans le chaos, avec des transports paralysés, des rues transformées en torrents et des éboulements meurtriers.

Profitant de l'accalmie, quelque 5.000 agents municipaux étaient mobilisés mercredi pour nettoyer la mer de boue qui, par endroit, recouvrait rues et voitures.

L'activité n'a repris que lentement dans le centre administratif et commercial de Rio, quasiment déserté mardi, mais de nombreux habitants sont encore restés chez eux, conformément aux consignes de prudence des autorités.

Le maire a maintenu l'état d'alerte maximum, n'écartant pas de nouveaux glissements de terrain et appelant à nouveau les habitants des zones à risque à quitter leurs domiciles.

Les secouristes s'employaient mercredi à rechercher les disparus, emportés dans les coulées de boue.

La majorité des victimes ont été ensevelies par des glissements de terrain dans des favelas accrochées aux collines.

La conjonction de très fortes pluies et de la marée haute - qui a fait déborder la lagune Rodrigo de Freitas, canaux et rivières -, a été aggravée par la topographie de la ville, coincée entre la mer et la montagne.

Mais, au-delà de la violence du phénomène climatique, la presse se faisait l'écho des critiques contre l'inaction pendant des décennies des autorités de la ville et de l'Etat pour faire face aux intempéries.

"Le même chaos... les mêmes excuses", a titré le grand journal de Rio, O Globo. "Les tragédies provoquées par les pluies se répètent depuis 40 ans et les pouvoirs publics n'ont rien fait", ajoute le quotidien.

Le journal populaire O Dia affirme également que "en dépit de la force terrifiante de la nature, l'extension des dégâts et le nombre de morts sont le signe que les pouvoirs publics commettent des erreurs dans la prévention des tragédies".

Dès mardi, les experts soulignaient qu'une des principales raisons du bilan meurtrier des pluies était l'urbanisation sauvage des favelas sur les collines escarpées et des constructions dans des zones inondables.