Le conseil d'administration du constructeur automobile français s'est réuni, ce mardi, pour étudier la mise en place d'un éventuel partenariat avec l'allemand Daimler, qui pourrait prendre la forme d'un échange de participations de l'ordre de 3 %.
AFP - Le contructeur automobile français Renault a réuni mardi son conseil d'administration pour se pencher sur une alliance stratégique avec son homologue allemand Daimler, qui pourrait déboucher, selon la presse, sur un partenariat dans les petites voitures et un échange de participations.
Renault est réuni mardi en conseil d'administration "pour décider d'un nouveau partenariat avec Daimler", a déclaré le ministre de l'Industrie Christian Estrosi, lors d'une conférence de presse à Paris, confirmant ainsi indirectement la tenue de cette réunion, dont la presse s'était fait l'écho.
Le constructeur automobile français a refusé de confirmer cette réunion et Daimler n'a fait aucun commentaire. Nissan, l'allié japonais de Renault qui en détient 44%, est également impliqué dans ce partenariat, affirme la presse.
"Sur l'éventuelle alliance avec Daimler, nous avons deux exigences: l'Etat sera vigilant à l'impact sur l'emploi en France qui devra être positif (...) et l'Etat doit rester le premier actionnaire de Renault", a dit M. Estrosi. "On est à 15% et il n'est pas question que l'Etat ne se retrouve pas avec 15%, en situation de ne plus être premier actionnaire", a-t-il ajouté.
Selon le quotidien économique japonais Nikkei paru mardi, les patrons de Renault et Daimler, Carlos Ghosn et Dieter Zetsche, devraient donner mercredi une conférence de presse à Bruxelles pour présenter leur projet. Une information qui n'a pas été confirmée officiellement.
L'échange de participations entre les constructeurs se situerait à "un niveau symbolique, de l'ordre de 3%", écrivent Le Figaro et Les Echos.
Depuis plusieurs mois, Carlos Ghosn avait mentionné des "discussions" en cours avec de nombreux partenaires, dont Daimler, sur des questions "d'échelle, de co-investissements, de partage de technologie...".
De son côté, M. Zetsche, le patron de Daimler, fabricant de Mercedes et de Smart, avait estimé qu'il ne voyait "pas d'obstacle fondamental" à un accord.
Daimler, dont la gamme de petits modèles comporte la Smart et les Mercedes Classe A et B, a besoin de développer des volumes importants pour être rentables, à l'image de la citadine Twingo pour Renault.
Les Echos, citant la revue spécialisée AutoWeek, écrivent que le projet dans les petites voitures porterait sur le développement d'une plateforme commune qui pourrait être utilisée par Mercedes pour les futures Smart et par Renault pour la troisième génération de la Twingo, avec des volumes à terme de plus de 350.000 unités par an.
En outre, les deux constructeurs développeraient de nouvelles générations de moteurs essence et diesel répondant aux futures normes d'émissions, selon la même source. Renault et Nissan pourraient aussi coopérer dans les petits véhicules utilitaires.
Pour Mercedes, le problème est "comment grossir suffisamment pour rester pertinent sur les petites voitures", explique Carlos da Silva, analyste pour IHS Global Insight.
L'accord en préparation permettra d'"en faire de plus en plus sur les mêmes bases techniques", ce que Renault et Nissan "font plutôt bien", ajoute-t-il. "Ce que l'on devrait voir le plus vite, ce sont les futures générations de Smart", estime l'analyste.
Ce projet d'alliance, qui intervient en pleine restructuration de l'industrie automobile durement frappée par la crise, était plutôt bien accueilli par les investisseurs. A Paris et Francfort, les titres de Renault et Daimler étaient mieux orientés que leur marché respectif: en hausse de respectivement 2,65% et 0,58% à 09H44 GMT.
A Tokyo, Nissan a clôturé sur un gain de 0,36%, son plus haut niveau depuis le début de l'année, dans un marché en baisse.